Les hasards du calendrier font parfois bien les choses. A l’origine prévu dimanche 15 septembre à Tourcoing (Nord), le report de la rentrée politique de Gérald Darmanin au dimanche 29 septembre a permis au député du Nord d’inscrire un nom de plus à sa liste d’invités : celui de Gabriel Attal.
Sous les verrières du jardin botanique, l’ancien premier ministre devrait donc prendre la parole devant plusieurs centaines de convives, parmi lesquels ses prédécesseurs Edouard Philippe et Elisabeth Borne, le ministre des armées, Sébastien Lecornu, ou encore le président (divers droite) de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand.
La venue de l’ancien locataire de la Rue de Varenne au raout de son ex-ministre de l’intérieur n’avait encore rien d’une évidence au début du mois de septembre. M. Attal avait d’ailleurs prévenu qu’il ne pourrait pas se rendre à l’événement à cause d’« un engagement à l’international ». A savoir une invitation au Yes Forum, à Kiev, une convention réunissant des leaders occidentaux en soutien à l’Ukraine. Le prétexte était opportun alors que la relation entre les deux hommes était devenue glaciale après que M. Darmanin s’était opposé, en juillet, à l’élection de son rival comme président du groupe Ensemble pour la Répulique (EPR) à l’Assemblée nationale. Mais, en quinze jours, de l’eau a coulé sous les ponts et « l’élégance républicaine élémentaire », invoquée par M. Darmanin pour justifier le report de sa rentrée, afin de ne pas parasiter Michel Barnier dans le choix de ses ministres, a pris tout son sens.
Désormais au clair sur sa position – en dehors du gouvernement alors qu’il espérait être reconduit, pourquoi pas au Quai d’Orsay –, Gérald Darmanin, ancien maire de Tourcoing (2014-2017), est maintenant aligné sur celle de son président de groupe au Palais-Bourbon, qui, dès la nomination de Michel Barnier, s’était montré offensif à l’égard du nouveau premier ministre en rappelant qu’il n’accorderait pas de « chèque en blanc ». Les journées parlementaires d’EPR, mardi 11 septembre à Rosny-sur-Seine (Yvelines), ont officialisé le rapprochement des deux hommes.
Pendant que les proches de Gabriel Attal se félicitaient que Gérald Darmanin « jouait l’unité », le député du Nord improvisait un point presse officieux pour s’épancher sur la fluidité de sa relation avec son président de groupe. Le lendemain, à la fin d’un bureau exécutif de Renaissance, ils célébraient cette nouvelle entente en compagnie du secrétaire général du parti, Stéphane Séjourné, lors d’un dîner dans une brasserie à proximité du siège du parti, rue du Rocher, à Paris. Les trois figures du camp présidentiel rivalisaient ce soir-là d’anecdotes sur Michel Barnier, le catalyseur de leur association, dont ils se sont amusés des manœuvres pour entretenir des liens avec le camp Macron depuis 2017.
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