La combinaison anthracite de Gaël Orieux couvre presque tout son corps. Chaussons, gants, cagoule : il ne reste plus que quelques centimètres carrés d’épiderme à l’air libre, du front aux lèvres, qui seront bientôt protégés par un masque. L’armure de Néoprène est indispensable pour affronter la morsure de l’océan, à 10 °C en ce début de printemps. Le plongeur est assis sur le banc d’un bateau qui fait grincer sa carcasse métallique d’une vague à l’autre. Parti d’une plage de Lorient, l’embarcation doit jeter l’ancre près de l’île de Groix, sur un spot surnommé « Tahiti Beach ». On pourrait croire à une pointe d’ironie bretonne devant le panorama qui décline les nuances de gris, du ciel à la mer. « Quand on vient en été, l’eau devient turquoise sur le sable blanc, ça a vraiment un charme tahitien », corrige Gaël Orieux en ajustant les bouteilles dans son gilet de plongée.
Pas sûr que sa clientèle habituelle le reconnaisse dans son costume d’homme-grenouille. Car quand il ne plonge pas dans le Morbihan durant ses congés, Gaël Orieux, 53 ans, porte le tablier chez Auguste, une institution parisienne du quartier chic des Invalides qu’il a créée en 2005. Ce bel établissement a deux particularités : il reste l’un des étoilés les moins chers de la capitale avec un menu déjeuner (entrée, plat et dessert) à 47 euros, et l’un des endroits les plus recommandables pour déguster du poisson.
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