De sa disparition le 8 juillet 2023 jusqu’au placement en garde à vue de quatre membres de sa famille proche ce mardi, les enquêteurs n’ont jamais écarté l’intervention d’un tiers dans la mort d’Émile.
Pendant 20 mois, la « Cellule Émile » a investigué sans relâche.
Le 20H de TF1 fait le point sur cette enquête de longue haleine.
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Mort du petit Émile : rebondissement dans l’affaire, ses grands-parents en garde à vue
Dès sa disparition le 8 juillet 2023 (nouvelle fenêtre) dans le hameau du Haut-Vernet, plus de 80 gendarmes ont été déployés sur le terrain pour retrouver le petit garçon. Drones et hélicoptères, brigades cynophiles, sauveteurs en montagne… en vain. En parallèle, la gendarmerie a mis sur pied une cellule d’enquête nationale surnommée « Cellule Émile ». Composée de 23 gendarmes ultra-spécialisés, elle était uniquement dédiée aux investigations autour de la disparition du garçon et à l’exploitation de différentes pistes.
La preuve le 13 mars dernier, lorsque suite à un renseignement anonyme, les gendarmes ont saisi une jardinière dans le village (nouvelle fenêtre) pour étudier des traces suspectes pouvant être du sang. Les résultats ne sont pas encore connus. La dalle d’une propriété voisine a même été entièrement détruite par les enquêteurs l’an dernier. Elle ne renfermait rien de suspect.
Accidents, meurtres… La question n’a jamais été tranchée, même après la découverte du crâne et de dents d’Émile fin mars 2024 par une randonneuse. « Ces seuls os ne permettent pas de dire quelle est la cause de la mort d’Émile Soleil« , expliquait à l’époque Jean-Luc Blachon, procureur de la République.
Mort d’Émile : ses grands-parents en garde à vueSource : JT 20h Semaine
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Durant son enquête, la « Cellule Émile » a analysé des centaines de signalements anonymes, saisi des dizaines d’objets envoyés pour analyse dans son laboratoire à Pontoise en région parisienne. Les gendarmes ont également étudié les images de vidéosurveillance et tous les bornages téléphoniques dans un large périmètre autour du Haut-Vernet. Avec une question centrale, un enfant de 2 ans et demi peut-il parcourir les 2 km de chemin escarpé qui sépare la maison de ses grands-parents au lieu des ossements ? « C’est vrai que 2 km sur un chemin escarpé ça pouvait poser problème, mais on a vu des enfants s’égarer et se retrouver décédés parce qu’à un moment, ils chutent, ils tombent dans une pièce d’eau. Il semblerait aujourd’hui qu’on revienne sur une piste familiale, donc un acte peut-être délibéré d’un membre de la famille ou accidentel », analyse Jacques Dallest, ancien magistrat.
C’est tout le travail de la Cellule Émile mis bout à bout qui a permis de fermer certaines portes et d’orienter aujourd’hui l’enquête vers la piste familiale.
Mardi à l’aube, les grand-parents, un oncle et une tante de l’enfant ont été interpellés pour « homicide volontaire » et « recel de cadavre » par les enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie de Marseille, marquant une brusque accélération sur une piste familiale dans l’enquête qui n’avait enregistré aucune annonce significative depuis la disparition du petit Émile. Les gardes à vue des grand-parents, initialement d’une durée de 24 heures, ont été prolongées ce mercredi.