Une caravane propalestinienne partie de Tunis et un groupe de militants participant à une marche internationale au départ du Caire vers Gaza – pour symboliquement « briser le blocus israélien » –, ont été stoppés vendredi 13 juin, l’une en Libye, l’autre à la sortie du Caire, ont annoncé leurs organisateurs.
Une quarantaine de participants de la Global March ont été stoppés à environ 45 km à l’est du Caire, « retenus en pleine chaleur avec interdiction de bouger » et passeports confisqués, a précisé le collectif dans un communiqué. Une quinzaine sont retenus dans leurs hôtels au Caire, selon la même source. Parmi eux figurent des ressortissants français, espagnols, canadiens, turcs et britanniques.
« Nous sommes un mouvement pacifique et nous respectons les lois égyptiennes », dit le texte en appelant les représentations diplomatiques à intervenir pour permettre à la marche de se poursuivre.
« Nous ne reviendrons pas en arrière »
Le convoi Soumoud réunissant, selon les organisateurs, un millier de participants tunisiens, algériens, marocains et mauritaniens, a, de son côté, été bloqué vendredi matin à l’entrée de la ville libyenne de Syrte, sous le contrôle des forces du maréchal Khalifa Haftar, au pouvoir dans l’Est libyen. « La caravane a été empêchée de passer à l’entrée de la ville de Syrte », dans le centre-nord du pays, a affirmé vendredi un des organisateurs, le Tunisien Wael Naouar, dans une vidéo sur Facebook, rapporte l’Agence France-Presse.
Le convoi, dont la progression vers Gaza reposait sur une autorisation des autorités égyptiennes, est resté bloqué en l’absence de la permission du Caire, selon les organisateurs. « Jusqu’ici nous ne savons pas si nous allons passer ou non », a ajouté M. Naouar.
Selon lui, certains agents de sécurité affirment qu’un passage est possible « dans quelques heures », tandis que d’autres assurent que « l’Egypte refuse et donc vous ne passerez pas ». « Nous ne reviendrons pas en arrière », a-t-il assuré.
Un blocus qui suscite l’inquiétude des militants
Organisée séparément en Egypte, la Global March qui réunit quelque 4 000 manifestants d’une cinquantaine de pays, selon les organisateurs, comptait traverser en bus le Sinaï, une région désertique sous haute surveillance militaire, pour rallier la ville d’El-Arich, à plus de 350 km à l’est du Caire, puis marcher sur les 50 derniers kilomètres jusqu’à la partie égyptienne de Rafah.
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« Nous n’avons pas enfreint la loi. Nous n’étions pas rassemblés, ni sur une zone interdite », a déclaré un participant bloqué sur la route dans une des vidéos adressées à l’Agence France-Presse (AFP).
Vendredi matin, une première tentative de rassemblement sur la place Talaat Al-Harb, dans le centre du Caire, bouclée par un important dispositif policier, a débouché sur une arrestation, a constaté l’AFP sur place. Les militants espèrent encore obtenir une autorisation officielle, malgré les multiples signaux négatifs envoyés par les autorités.
Selon le collectif, des dizaines de militants de diverses nationalités ont été interpellés ces derniers jours à leur arrivée à l’aéroport ou dans leurs hôtels. Certains ont ensuite été expulsés, d’autres relâchés. « La violence avec laquelle beaucoup de gens ont été arrêtés, déportés, menacés est une chose à laquelle on ne s’attendait pas », a déclaré jeudi soir Hichem Al Ghaoui, l’un des coordinateurs du collectif, sur son compte TikTok.
Mercredi, le ministère des affaires étrangères égyptien avait évoqué « l’importance des pressions sur Israël pour lever le siège de Gaza », tout en affirmant que toute action de délégation étrangère propalestinienne sur son territoire exigeait une « autorisation préalable ».