HRW estime qu’Israël commet des « actes de génocide » en restreignant « l’accès à l’eau » pour les Palestiniens à Gaza.
C’est ce que l’organisation internationale indique dans un rapport publié ce jeudi.
L’ONG accuse Israël « d’actes de génocide » et non de « génocide », accusation qui nécessiterait de faire la preuve d’une intention génocidaire.
C’est un rapport de près de 200 pages publié jeudi 19 décembre qui accuse Israël. L’organisation internationale Human Rights Watch (HRW) estime dans son rapport que l’État hébreu commet des « actes de génocide » en restreignant l’« accès à l’eau » pour les Palestiniens de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, il y a plus d’un an.
« Les autorités israéliennes ont délibérément créé des conditions de vie visant à causer la destruction d’une partie de la population de Gaza, en privant intentionnellement les civils palestiniens de l’enclave d’un accès adéquat à l’eau, ce qui a probablement causé des milliers de morts », écrit HRW dans un communiqué accompagnant son enquête. « Ce faisant, les autorités israéliennes sont responsables du crime contre l’humanité d’extermination, et d’actes de génocide », ajoute l’ONG.
« Actes de génocide »
Dans son rapport, HRW affirme que les actions de Tel Aviv dénotent une volonté d’« extermination ». L’ONG accuse l’État hébreu « d’actes de génocide » et non de « génocide », accusation qui nécessiterait de faire la preuve d’une intention génocidaire. « La ligne de conduite présentée dans ce rapport, ainsi que des déclarations laissant penser que certains responsables israéliens visaient à anéantir les Palestiniens de Gaza, pourrait signaler une telle volonté », avance toutefois le rapport. Israël a ratifié en 1951 la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide. Au cours de son enquête de près d’un an, HRW a dit avoir sollicité l’armée israélienne sur les faits détaillés dans le rapport, mais ne pas avoir reçu de réponse.
L’ONG détaille comment l’approvisionnement en eau s’est amenuisé en raison du manque d’électricité, essentielle au fonctionnement des pompes des nombreux puits du réseau d’adduction local. Son rapport cite plusieurs professionnels de santé actifs dans la bande de Gaza affirmant que le manque d’eau a conduit à des décès, en causant ou favorisant des maladies, notamment chez des nourrissons. L’organisation utilise également des images satellite pour montrer qu’au moins un réservoir d’eau, ainsi que d’autres infrastructures liées à la distribution d’eau ont été détruits ou lourdement endommagés, et accuse Israël de limiter l’entrée du matériel nécessaire aux réparations de ces infrastructures.
Israël rejette des accusations
Depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas, Israël a été accusé à plusieurs reprises de commettre un génocide à Gaza, par diverses ONG, ou même devant la justice internationale, par plusieurs pays à l’initiative de l’Afrique du Sud.
Les autorités israéliennes ont toujours rejeté avec la dernière énergie ces accusations. Tel Aviv a ainsi qualifié de « calomnies » les affirmations de HRW. Le 5 décembre, Israël avait également dénoncé un rapport d’Amnesty International en ce sens comme étant « fabriqué de toutes pièces, entièrement faux et basé sur des mensonges ». L’État hébreu avait assuré que ses actions à Gaza visent des objectifs militaires légitimes d’organisations qu’il qualifie de « terroristes », et certainement pas la destruction intentionnelle d’une population.