Ce mardi 18 mars, l’armée israélienne a brisé l’accord de cessez-le-feu avec le Hamas en effectuant des frappes d’envergure sur la bande de Gaza, causant plusieurs centaines de morts.
Depuis janvier, des négociations laissaient entrevoir la possibilité d’une sortie de conflit.
Un horizon qui semble de plus en plus s’éloigner à présent.
Suivez la couverture complète
L’accord de trêve à Gaza menacé ?
De nouvelles frappes israéliennes ont ciblé la bande de Gaza ce mardi 18 mars, faisant 413 victimes selon le ministère de la Santé du Hamas. La plupart sont « des enfants, des femmes et des personnes âgées », selon Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile du territoire palestinien. Le mouvement islamiste a par ailleurs annoncé que le chef de son gouvernement à Gaza, Essam al-Dalis, avait été tué dans ces frappes israéliennes.
Décidées par Benyamin Netanyahou et son ministre de la Défense Israël Katz, ces frappes font « suite au refus répété du Hamas de libérer nos otages ainsi qu’à son rejet de toutes les propositions qu’il a reçues de l’envoyé présidentiel américain Steve Witkoff et des médiateurs », indique un communiqué du gouvernement israélien.
Ces bombardements rompent l’accord de trêve entré en vigueur le 19 janvier dernier, après quinze mois de conflit dans la bande de Gaza. Cet accord, séquencé en trois phases, prévoyait dans un premier temps un échange de 33 otages détenus par le Hamas contre 1000 prisonniers palestiniens et un retrait progressif de Tsahal de l’enclave palestinienne. La première phase de cet accord s’est terminée le 1ᵉʳ mars dernier.
La seconde phase de l’accord de trêve prévoyait la libération de tous les otages restants détenus par le Hamas et un retrait des soldats israéliens jusqu’aux frontières de la bande de Gaza. Mais à la veille de l’enclenchement de cette nouvelle étape, le 2 mars, l’Etat hébreu a préféré à l’accord original un plan de dernière minute proposé par Washington, allié de Benyamin Netanyahou. Le Hamas exigeait pour sa part la poursuite de l’accord de trêve qui était entré en vigueur le 19 janvier. Les pourparlers se sont enlisés et la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu n’a finalement pas été enclenchée.
Les médiateurs sont actuellement en pourparlers
Benyamin Netanyahou a annoncé qu’il poursuivrait l’offensive dans la bande de Gaza jusqu’au retour de tous les otages israéliens. « L’action militaire ira en s’amplifiant », a annoncé ce mardi le gouvernement israélien dans un communiqué. Les évacuations de Gazaouis près de la frontière israélienne peuvent laisser craindre une intervention terrestre qui viendrait redoubler les bombardements dans la bande de Gaza. La correspondante de LCI à Tel-Aviv, Bethsabée Salem, rapporte que les abris anti-missiles ont été rouverts sur l’ensemble du territoire israélien, en prévision du risque d’escalade.
Les négociations entre les deux camps se poursuivent pourtant malgré les combats selon la journaliste, qui cite des sources politiques en Israël et un porte-parole du Hamas. Le fossé entre les exigences des deux camps demeure conséquent. L’État hébreu réclame la libération immédiate de 11 otages vivants et la moitié des otages morts contre la reprise de l’aide-humanitaire et un cessez-le-feu de quelques semaines. De son côté, le Hamas demande un retrait total de Tsahal de son territoire et un cessez-le-feu permanent.
Le chef de l’ONU choqué
L’accord de trêve avait été marqué, début février, par les déclarations du président américain Donald Trump qui proposait l’expulsion des 2,4 millions d’habitants de l’enclave palestinienne vers l’Egypte et la Jordanie pour faire du territoire une « Riviera du Moyen-Orient ». Le 8 mars, un plan arabe pour la reconstruction de Gaza a été adopté à la suite d’un sommet de l’Organisation de la coopération islamique, qui représente le monde musulman, au Caire. Celui-ci, qui prévoyait la reconstruction de la bande de Gaza sans en chasser sa population, a été soutenu en Europe par la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Italie.
Début mars, Israël a stoppé l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza. Une semaine plus tard, son ministre de l’Energie, Eli Cohen a annoncé que l’Etat hébreux allait cesser de fournir de l’électricité (nouvelle fenêtre)dans l’enclave palestinienne, ceci afin de « faire pression sur le Hamas ».
L’Autorité palestinienne a appelé à une action internationale pour « contraindre » Israël à mettre fin aux frappes sur Gaza. De nombreux Etats, comme l’Egypte, la Turquie, ou encore l’Iran ont condamné cette nouvelle attaque d’Israël. Le chef de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit choqué par ces nouvelles frappes. « La nouvelle escalade à Gaza est dévastatrice. Les civils sont confrontés à des souffrances inimaginables. Cela doit cesser », a écrit quant-à-elle la commissaire européenne à l’aide humanitaire Hadja Lahbib sur X. « Il est impératif de revenir à un cessez-le-feu immédiatement », a-t-elle ajouté.