Paris, avril 2023. Deux kilomètres après la brasserie La Rotonde en feu et un black bloc bataillant avec les forces de l’ordre, une poignée de jeunes militants déploient des tabourets devant un Abribus. Quelques minutes plus tard, les premiers manifestants arrivent à Denfert-Rochereau. Assis sur la chaussée, les membres d’Anastasis, groupe de jeunes chrétiens opposés à l’économie de marché autant qu’à une interprétation identitaire de la foi, leur cirent les chaussures.
S’occuper des pieds de ceux qui luttent : c’est ainsi que ce collectif réimaginait le rite du lavement des pieds en ce Jeudi saint, qui coïncidait avec l’une des plus violentes manifestations contre la réforme des retraites. Une manière nouvelle de « relier le théologique et le politique », glisse Foucauld Giuliani, l’un des fondateurs de ce collectif en 2022.
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