Il a quitté sa prison en voiture, vendredi 25 juillet à 3 h 40 du matin, et la France par avion à 9 h 30 le même jour. Georges Ibrahim Abdallah a été libéré de prison et expulsé de France vers le Liban, son pays d’origine, après plus de quatre décennies de détention, qui font de lui l’un des plus anciens détenus de France et d’Europe.
Le prisonnier a été transféré vers Paris au milieu de la nuit. Des journalistes de l’AFP présents sur place ont vu un convoi de six véhicules et la voiture du préfet des Hautes-Pyrénées quitter, tous gyrophares allumés, le centre pénitentiaire de Lannemezan (Hautes-Pyrénées). Il a ensuite été transféré par avion depuis l’aéroport de Tarbes vers Roissy-Charles de Gaulle, d’où il a pris un vol pour Beyrouth le matin même.
« C’est à la fois une joie pour lui, un choc émotionnel et une victoire politique après tout ce temps, confie son avocat, Jean-Louis Chalanset. Il aurait dû sortir il y a tellement longtemps. » Selon Me Chalanset, qui l’a vu une dernière fois dans sa prison jeudi, « il semblait très heureux de sa prochaine libération, même s’il sait qu’il arrive au Moyen-Orient dans un contexte extrêmement lourd pour les populations libanaises et palestiniennes ».
L’ennemi public numéro un
Georges Ibrahim Abdallah, interpellé en France en 1984 pour possession de faux papiers, a été condamné en 1987 à la réclusion criminelle à perpétuité pour complicité dans l’assassinat de deux diplomates en 1982 : le lieutenant-colonel Charles Ray, attaché militaire adjoint de l’ambassade des Etats-Unis, puis Yacov Barsimantov, considéré comme le responsable du Mossad israélien en France, abattu par une femme devant son épouse et ses deux enfants.
A l’époque des faits, les Forces armées révolutionnaires libanaises (FARL), dont Georges Ibrahim Abdallah était l’un des membres fondateurs, ciblaient les intérêts d’Israël et de son allié américain à l’étranger dans le contexte de la guerre civile libanaise et de l’invasion israélienne au Sud-Liban, en 1978 puis en 1982.
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