L’ancien premier ministre géorgien Guiorgui Gakharia, désormais dirigeant d’un parti d’opposition, a été agressé à Batoumi, dans l’ouest du pays, a affirmé son parti, Pour la Géorgie, mercredi 15 janvier. Alors que le ministère de l’intérieur géorgien a annoncé avoir ouvert une enquête, le parti de M. Gakharia accuse le pouvoir en place d’être responsable de cette attaque.
« Une attaque organisée a été lancée contre Guiorgui Gakharia dans le lobby et à l’extérieur de l’hôtel Sheraton », dans la ville côtière de Batoumi, a déclaré lors d’une conférence de presse un membre du parti Pour la Géorgie, Berdia Sitchinava.
Guiorgui Gakharia, premier ministre de 2019 à 2021, était seul et a été attaqué par un groupe d’une dizaine de personnes, à 2 heures du matin, selon son parti. Sur des images de l’agression diffusées par la télévision géorgienne, il apparaît au sol, conscient mais visiblement désorienté.
Berdia Sitchinava a accusé Bidzina Ivanichvili, milliardaire qui contrôle de facto le parti Rêve géorgien au pouvoir depuis 2012, d’avoir « orchestré une attaque lâche contre Guiorgui Gakharia ». « Notre combat contre ce régime violent continue », a-t-il dit.
Fracture du nez
Guiorgui Gakharia a écrit, mercredi, sur Facebook, que son état de santé était « normal », remerciant ses soutiens. Il a subi une fracture du nez et une commotion cérébrale, selon des médias géorgiens.
Sur le réseau social X, l’ancienne présidente pro-occidentale Salomé Zourabichvili a « fermement condamné » cette agression. « Cela ne peut pas et ne doit pas être toléré », a-t-elle dit. En conflit avec le gouvernement, Mme Zourabichvili a quitté la présidence en décembre et laissé la place à un partisan du pouvoir.
Mercredi, l’ambassade américaine en Géorgie a dénoncé sur X « la violence du parti Rêve géorgien contre les citoyens géorgiens – y compris des dirigeants de l’opposition, des journalistes, des membres de la société civile et des manifestants ». Ces actes « semblent avoir pour but d’intimider les Géorgiens », a-t-elle dit, sans néanmoins mentionner directement Guiorgui Gakharia.
Manifestations quotidiennes
La Géorgie traverse des remous politiques depuis les élections législatives du 26 octobre, remportées par Rêve géorgien mais dénoncées comme truquées par l’opposition pro-occidentale, qui réclame un nouveau scrutin.
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Les tensions se sont aggravées le 28 novembre lorsque le premier ministre, Irakli Kobakhidze, a annoncé le report à 2028 de la question de l’intégration à l’Union européenne, déclenchant un mouvement de protestation pro-européen encore en cours.
Les manifestations quotidiennes se poursuivent dans le pays, même si leur taille est bien plus réduite qu’au début du mouvement, fin novembre. Un mouvement de grève d’ampleur, rare en Géorgie, a été organisé durant trois heures, mercredi, pour demander de nouvelles élections. Les grévistes se sont rassemblés dans la capitale, Tbilissi, rejoints par Salomé Zourabichvili.