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Société

Gérard Depardieu a « été désacralisé » par sa condamnation pour agressions sexuelles, estime Juliette Binoche

Espace PressePar Espace Pressemai 13, 2025
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Gérard Depardieu « n’est pas un monstre, c’est un homme (…) qui a été désacralisé », a dit, mardi 13 mai, l’actrice française Juliette Binoche, présidente du jury du Festival de Cannes, en réponse à une question sur la condamnation du surnommé « monstre sacré du cinéma » pour agressions sexuelles.

« L’association de monstre [et] sacré m’a toujours gênée. Parce que d’abord, ce n’est pas un monstre, c’est un homme », a souligné Juliette Binoche lors de la conférence de presse du jury cannois, quelques heures avant la cérémonie d’ouverture du Festival.

Lire le récit | Article réservé à nos abonnés Au procès de Gérard Depardieu, le crépuscule d’un monument de « l’ancien monde »

« Il a été désacralisé, apparemment, par des faits qui sont passés sous la justice et ça veut dire que ça fait réfléchir sur le pouvoir de certaines personnes qui prennent le pouvoir. Et je pense que le pouvoir est ailleurs, a ajouté l’actrice. Le sacré ne nous appartient pas (…), il est au moment où il se passe quelque chose quand on crée, quand on joue, quand on met en scène. » La présidente du jury du Festival de Cannes a témoigné cette année de l’envers du décor devant une commission d’enquête parlementaire française sur les violences dans la culture, dont le cinéma, créée dans les remous de la vague #MeToo.

Considéré comme l’une des plus grandes figures du cinéma français et reconnu coupable d’agressions sexuelles, Gérard Depardieu, 76 ans, a été condamné mardi par le tribunal correctionnel de Paris à 18 mois de prison avec sursis, pour avoir agressé deux femmes sur le tournage des Volets verts en 2021.

Interrogée sur le nombre croissant de femmes réalisatrices et dans le jury du Festival de Cannes, Juliette Binoche a en outre estimé que « le Festival est de plus en plus en phase avec ce qui se passe aujourd’hui ». Il « suit un mouvement, le mouvement de la vie sociale, politique, des changements qui se passent dans le monde, et parfois il est précurseur et parfois il suit. Ça dépend des sujets », a-t-elle relevé. « Notre vague de révolution #MeToo, elle a pris un certain temps pour arriver » mais « elle réagit très fortement dernièrement », a encore noté Juliette Binoche.

Lire le récit (2025) : Article réservé à nos abonnés La commission d’enquête parlementaire sur les violences rend un rapport accablant pour la « grande famille » de la culture

Le Monde avec AFP

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