Avec la mort du créateur italien Giorgio Armani, jeudi 4 septembre à l’âge de 91 ans, c’est un des derniers grands bâtisseurs de la mode moderne qui disparaît. Pendant plus de quatre décennies, l’homme au regard pervenche a fait grandir un empire qui a fini par se confondre avec sa personne. Une alliance rare qui trouve sa source dans une histoire personnelle aux faux airs de saga balzacienne à l’italienne.
Giorgio Armani est né le 11 juillet 1934, à Piacenza (Emilie-Romagne), au milieu d’une fratrie de trois enfants (un frère aîné, Sergio, et une sœur, Rosanna, plus jeune). L’Italie vit alors des heures sombres : sous le régime de Benito Mussolini (1883-1945), le pays s’enfonce dans le fascisme et la pauvreté. De cette époque fondatrice, le designer parlait avec franchise et parcimonie à la fois, évoquant ici et là une mère un peu froide et distante, la peur des bombardements nocturnes, les nuits dans les abris, des amis d’enfance tués, un père arrêté pour ses sympathies fascistes au sortir de la guerre…
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