Quatre hommes ont été mis en examen à Bordeaux, a-t-on appris ce vendredi auprès du procureur de la République à Bordeaux.
Les arrestations ont eu lieu dans le cadre d’une enquête pour viols avec actes de torture ou de barbarie dans le milieu libertin.
Les enquêteurs possèdent notamment des vidéos stockées chez le principal suspect.
Comme Dominique Pelicot avant lui, c’est la logique de collection qui aura permis d’appréhender le principal suspect de cette affaire sordide. Quatre hommes ont été mis en examen à Bordeaux ce jeudi 10 avril dans une enquête ouverte pour viols avec acte de torture et de barbarie, indique le procureur de la République. Les plaignantes, qui affirment avoir été victimes de leur ex-conjoint entre 2011 et 2024, ont toutes dénoncé des sévices sexuels dont les images ont été retrouvées chez l’intéressé.
Des vidéos d’une rare brutalité
Tout commence en novembre 2023. Quelques semaines après avoir quitté son compagnon, un homme âgé de 55 ans, une quinquagénaire dépose plainte contre lui, après avoir subi ce qu’elle décrit comme des « viols collectifs commis par son compagnon et des hommes qu’il invitait ». Auprès des enquêteurs, la victime décrit une « stratégie d’emprise » (nouvelle fenêtre)adoptée par son compagnon dès novembre 2020 avant qu’elle ne puisse s’en défaire trois ans plus tard.
Une première alerte, qui mène à l’audition de quatre autres compagnes successives de cet homme. Des moments « très difficiles », d’après les précisions du procureur, qui ont permis « de révéler des scènes comparables à celles décrites par la première plaignante ». Des récits qui vont être ensuite corroborés par de nombreuses vidéos retrouvées (nouvelle fenêtre) sur les disques durs du quinquagénaire. Ces fichiers permettent « de considérer que l’absence de consentement des femmes était caractérisée », ajoute le procureur de la République. « A plusieurs reprises, des hurlements de douleur étaient entendus. » Le Monde et Le Parisien, qui révèlent l’affaire, évoquent quant à eux des insultes inscrites au marqueur sur le corps des plaignantes, des rapports avec des dizaines d’hommes sans protection et le recours à des objets ou des animaux.
À ce stade, cinq victimes sont donc recensées, âgées de 45, 52, 56, 59 et 67 ans. L’homme mis en cause à quant à lui été interpellé en juillet dernier. Salarié dans la maintenance, il « ne conteste pas les pratiques qui sont énoncées », a déclaré son avocat. « Ce qu’il conteste, c’est l’intentionnalité et le fait que ça puisse constituer des faits de viol ».
L’enquête est ensuite confiée en février au pôle criminel du parquet de Bordeaux, qui identifie plusieurs autres participants aux faits. Une opération d’interpellations est menée le 9 avril dernier et permet l’arrestation de trois hommes, âgés entre 40 et 57 ans et tous domiciliés en Gironde. « Si l’un de ces hommes a fini par admettre qu’il avait conscience de l’absence de consentement de sa partenaire féminine, les autres affirment le contraire », ajoute le procureur Renaud Gaudeul. Ces investigations ont par ailleurs permis de vérifier que les scènes avaient été filmées en divers lieux, dont le domicile de l’ancien compagnon et des clubs libertins, mais aussi sur « la voie publique ».