Gisèle Pelicot, devenue une icône féministe à la suite du procès des viols de Mazan, a reçu le prix Liberté « pour son combat contre la banalisation du viol et des violences sexuelles », a annoncé mardi 6 mai la région Normandie.
Décerné par 10 000 jeunes issus de 84 pays dont la France, le prix Liberté est doté de 25 000 euros et sera remis le 3 juin à Caen, dans le Calvados, à Mme Pelicot en présence de milliers de jeunes et de trente vétérans de la seconde guerre mondiale, a précisé dans un communiqué la région, qui a créé ce prix en 2019.
L’association belge War Affected People’s Association (WAPA), qui vient en aide aux enfants touchés par des conflits armés, et Melati Wijsen, une militante indonésienne de 24 ans luttant contre le plastique et ses effets sur l’environnement, sont les deux autres nommées.
Engagée dans « un combat exemplaire en faveur de la liberté »
A visée « pédagogique de sensibilisation à la liberté, à la paix et aux droits de l’homme », ce prix invite « les jeunes de 15 ans à 25 ans en France et dans le monde entier, à désigner chaque année une personne ou une organisation engagée dans un combat récent et exemplaire en faveur de la liberté », a aussi précisé la région.
Mme Pelicot a subi pendant une décennie les viols par son ex-mari qui la sédatait, et d’au moins une cinquantaine d’inconnus recrutés par celui-ci sur Internet. Lors du procès de M. Pelicot en 2024, elle est devenue une icône féministe après avoir permis un procès public en refusant le huis clos, afin que la « honte change de camp », selon ses mots, et ne pèse plus sur les épaules des victimes de viols.
Désignée parmi les « 100 personnes les plus influentes de 2025 » par le magazine américain Time mi-avril, Gisèle Pelicot fait aussi partie des trois candidates finalistes pour le prix Vigdis du Conseil de l’Europe, dont la lauréate sera annoncée le 23 juin.