Gisèle Pelicot, devenue une icône féministe à l’occasion du procès des viols de Mazan, au retentissement mondial, va publier ses Mémoires, a annoncé jeudi 20 mars son éditeur britannique, The Bodley Head (groupe Penguin).
Le livre – dont le titre en anglais sera A Hymn to Life (« un hymne à la vie ») – doit paraître le 27 janvier 2026, et en vingt langues. En France, Flammarion a précisé vendredi qu’il publierait le livre le 28 janvier, sans donner de titre français.
Du 2 septembre au 19 décembre 2024, son ex-mari, Dominique Pelicot, a été jugé aux côtés de 50 coaccusés, des hommes qu’il avait recrutés sur Internet pour qu’ils viennent violer son épouse, droguée aux anxiolytiques et totalement inconsciente, à leur domicile de Mazan (Vaucluse). L’affaire est devenue emblématique des questions de violences sexistes et sexuelles.
Un livre écrit en collaboration avec la journaliste Judith Perrignon
« Je suis immensément reconnaissante du soutien extraordinaire que j’ai reçu depuis le début du procès », a déclaré Gisèle Pelicot, citée dans le communiqué des maisons d’édition. « Je souhaite raconter mon histoire avec mes propres mots. En partageant ce récit, j’espère transmettre un message d’espoir et de courage à tous ceux qui traversent des épreuves difficiles au cours de leur existence. En espérant qu’ils ne ressentent jamais de honte », a-t-elle ajouté.
L’ouvrage est actuellement écrit en collaboration avec Judith Perrignon, journaliste et romancière qui collabore notamment avec Le Monde.
Gisèle Pelicot a refusé que le procès de ses violeurs se déroule à huis clos, pour que « la honte » change de camp. Dominique Pelicot a été condamné en décembre à vingt ans de réclusion criminelle. Il n’a pas fait appel. Ses 50 coaccusés, reconnus pour la plupart coupables de viol, âgés de 27 à 74 ans, ont été condamnés à des peines s’échelonnant entre trois ans de prison dont deux avec sursis, et quinze ans de réclusion criminelle. Certains ont fait appel.
Gisèle Pelicot fait partie des femmes de l’année 2025 distinguées par le magazine américain Time. « Le choix » de Gisèle Pelicot, en refusant un procès à huis clos, « de renoncer à son droit légal à l’anonymat a fait d’elle une héroïne à travers le monde, au moment où elle appelait au changement en France et au-delà », salue le magazine, qui la qualifie de « femme ordinaire qui, face à une tragédie personnelle, a agi de manière extraordinaire ».
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En décembre, les Mémoires de Caroline Darian, la fille de Gisèle Pelicot, I’ll Never Call Him Dad Again, ont été publiés en langue anglaise. La version française, Et j’ai cessé de t’appeler papa, avait été publiée en français en 2022.