Même au dernier moment, Othman Nasrou sait toujours se rendre disponible pour porter la parole de son parti Les Républicains (LR) sur les plateaux télé. Le 1er septembre, sur BFM TV, le vice-président de la région Ile-de-France défend la ligne du moment de sa famille politique : pas de coalition gouvernementale avec la Macronie. « Je n’ai pas l’intention de participer à cette grande émission de téléréalité organisée par le président de la République », s’avance-t-il. Trois semaines plus tard, ce Franco-Marocain était à l’Elysée, lundi 23 septembre, pour assister à son premier conseil des ministres comme secrétaire d’Etat chargé de la citoyenneté et de la lutte contre les discriminations. Il a eu l’occasion de serrer la main d’Emmanuel Macron, alors qu’en mai, il se montrait critique sur son action, confiant au Monde : « l’Histoire le jugera sévèrement. »
A 37 ans, le natif de Casablanca, au Maroc, incarne un des nouveaux visages de la droite. Libéral assumé au niveau économique, ce diplômé d’HEC Paris l’est beaucoup moins sur les questions sociétales. Dans un message publié en 2015, sur le réseau social X, celui qui était alors opposé au mariage pour tous avait jugé « courageux et réaliste » la proposition de l’actuelle présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse (dont il est proche), d’abroger la loi Taubira. Un message exhumé ces derniers jours par les associations LGBTQ+. Jusqu’au dernier moment, son nom a crispé une partie de la Macronie et le chef de l’Etat a mis en garde le premier ministre Michel Barnier sur son profil.
Homme d’appareil au sein de LR, le nouveau secrétaire d’Etat s’est rapproché depuis deux ans de Bruno Retailleau, jusqu’alors chef de file des sénateurs LR et qui est désormais son ministre de tutelle. Comme le nouveau ministre de l’intérieur, Othman Nasrou dit combattre « l’idéologie woke », « assume de penser que ce pays a une identité » et s’alarme de « la montée en puissance du communautarisme ».
Jamais élu sur son nom propre
S’il a étudié à Versailles à son arrivée en France à l’âge de 15 ans, le trentenaire s’est trouvé une autre terre d’élection dans les Yvelines : Trappes. Elu d’opposition depuis 2014 dans cette commune populaire, il accuse la majorité du maire Ali Rabeh (Génération.s) de favoriser la ghettoïsation de certains quartiers. « Des élus de gauche et d’extrême gauche, par intérêt électoral, ont concentré les logements sociaux pendant des dizaines d’années pour se constituer un électorat captif », dénonçait-il en 2023 dans un entretien au Point.
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