Une équipe de TF1 s’est rendue au Mexique, où les narcotrafiquants défient l’État.
La population, qui vit dans la terreur d’enlèvements et d’assassinats quasi-quotidiens, dénonce l’inaction des autorités fédérales.
Une équipe de TF1 s’est rendue dans l’une des zones les plus touchées par cette violence.
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Grands Reportages
Des cadavres pendus à un pont, des fours crématoires découverts dans un ranch abandonné, des disparitions presque quotidiennes… Dans plusieurs régions du Mexique, des cartels de narcotrafiquants sèment la terreur et font la loi. Notre grand reporter Michel Scott est allé à la rencontre des populations démunies, qui tentent de s’organiser pour pallier les manquements des autorités fédérales.
Dans le village de San Ángel (Mexico), des civils armés ont même constitué une milice pour se défendre. « Si on repère un intrus, on avertit immédiatement toutes les barricades et on ferme le village », explique un habitant, aux aguets. Malgré ces précautions, les disparitions sont monnaie courante. Guadalupe est sans nouvelles de son fils de 28 ans depuis trois mois : « Il est juste parti travailler aux champs. Des hommes sont venus et l’ont enlevé, on ne sait pas qui. J’attends qu’il revienne, c’est tout ce que je demande à Dieu », implore cette mère de famille.
« On a menacé de s’en prendre à mon bébé »
Dans la région voisine, la ville d’Uruapan (Michoacan) possède le deuxième taux d’homicide le plus élevé du Mexique. Elle s’est tristement fait connaître le jour où des cadavres ont été découverts pendus à un pont. Une barbarie signée du « cartel de Jalisco nouvelle génération », le plus puissant du pays. Il y a six mois, un nouveau maire, Carlo Manzo, a été élu sur la promesse de combattre le crime. Depuis, sa tête est mise à prix par le cartel : « Dès la première minute de mon mandat, j’ai reçu des appels téléphoniques. On a menacé de s’en prendre à mon bébé, qui venait de naître, de l’enlever », témoigne l’édile.
À quoi ressemble ce cartel qui rôde dans les collines autour de la ville ? « Ils ont toutes sortes d’armes : des grenades, des drones… En fait, c’est comme une armée », témoigne un photographe qui les a rencontrés, un jour, sur la route. Sur les images fournies à TF1, des véhicules blindés, des commandos d’élites et des hommes en treillis et casques lourds.
« Ils nous droguent avec de la cocaïne »
Un ancien membre du cartel de Jalisco, qui a fait défection, a également accepté de témoigner. L’homme, qui vit maintenant caché, raconte comment il a été enrôlé pendant quatre mois : « On te frappe, on te force sous les coups à obéir. Et si tu résistes, ils menacent de te tuer ou de tuer ta famille. Ils nous envoient combattre la police et, pour ça, ils nous droguent avec de la cocaïne et du fentanyl. »
En une semaine de reportage, 16 assassinats ont été commis dans la seule ville d’Uruapan. À quelques pas des habitations, dans un lieu-dit appelé la « colline de la croix » qui surplombe la ville, un homme et une femme d’une trentaine d’années ont été découverts décapités. « Les modes d’exécution sont horribles », témoigne notre journaliste Michel Scott, qui s’est rendu sur place le lendemain du crime. « C’est dans cette zone que les membres du cartel viennent exécuter ceux qu’ils considèrent comme des rivaux, des informateurs, des traîtres… » Un reportage exceptionnel à découvrir en tête de cet article.