Les syndicats de la SNCF ont annoncé une grève illimitée à partir du 11 décembre prochain.
Ils s’opposent au démantèlement de la filiale Fret SNCF.
Dès janvier 2025, celle-ci disparaîtra pour renaître sous la forme de deux sociétés distinctes.
L’activité de fret sera maintenue, mais les salariés redoutent une privatisation du secteur.
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LE WE 20H
La crainte des salariés de la SNCF est de voir l’entreprise ferroviaire publique , être progressivement privatisée. Dès janvier, Fret SNCF va disparaître pour renaître sous la forme de deux sociétés distinctes, ouvertes à des capitaux privés : HexaFret et Technis. Une mesure ordonnée par la Commission européenne, qui reproche à l’État français d’avoir versé à la SNCF 5,3 milliards d’euros d’aides en 15 ans, ce qu’elle considère comme une concurrence déloyale.
SNCF, la grève : une tradition de Noël ?Source : JT 13h WE
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« Le gouvernement avait deux choix. Soit prendre le risque que SNCF rembourse l’argent donné par l’État, ce qui était impossible, soit faire ce qu’ils font là, et ça efface l’ardoise de l’entreprise précédente », résume l’économiste Patricia Perennes dans le reportage de TF1 en tête de cet article. Autre conséquence de l’injonction de Bruxelles, Fret SNCF a été contraint d’abandonner 23 lignes ferroviaires à la concurrence, des contrats rentables qui représentent 30% de son trafic.
Les syndicats de cheminots craignent que cela ne fragilise davantage le secteur. « Quand vous avez un certain flux et que vous le distribuez entre les opérateurs, ça ne veut pas dire que vous faites plus de ferroviaire », estime Thomas Cavel, secrétaire général de CGT Cheminots. Depuis vingt ans, le frais de ferroviaire est en perte de vitesse en France. Il ne représente que 10% des transports de marchandises, alors que le commerce international ne fait qu’augmenter .
Comment expliquer cette situation ? « La puissance publique, mais aussi la SNCF, ont consacré l’essentiel de leurs investissements au TGV et tout a été fait pour encourager la route, notamment avec des grands travaux d’infrastructure », explique le journaliste spécialisé Gilles Dansart. Officiellement pourtant, le frais de ferroviaire reste une priorité du gouvernement. L’année prochaine, le budget alloué au secteur devrait d’ailleurs augmenter de 15%.