Au deuxième jour d’une semaine de grève à la SNCF, son président-directeur général (PDG), Jean-Pierre Farrandou, a assuré, mardi 6 mai, que « 90 % des trains vont rouler ce week-end », malgré l’appel à la grève lancé par plusieurs syndicats. « Tous les départs vont bien se passer puisqu’il n’y a quasiment pas de grève mercredi, jeudi » et qu’« il y aura un train dimanche pour ramener tout le monde », a déclaré sur France Inter M. Farandou.
« N’annulez pas, votre train roulera », a lancé le patron de l’entreprise publique, estimant que « la plupart des clients auront vraiment le train pour lequel ils ont acheté un billet », tandis que « quelques-uns devront peut-être se déplacer d’une heure ou deux ». Tous les billets restent échangeables et remboursables sans frais sur les TGV InOui comme les OuiGo pour la semaine du 5 au 11 mai.
La première journée de grève, lundi, a eu des effets limités, épargnant les grandes lignes. Les perturbations ont surtout concerné les trains régionaux, notamment dans le Nord et le Pas-de-Calais, avec seulement un train sur trois programmé. Le trafic était également fortement perturbé sur certaines lignes d’Ile-de-France, comme le RER B.
Des négociations « ouvertes »
En ce qui concerne les TER et les Transiliens, « on a bon espoir que le mouvement s’arrête assez vite et que le service public puisse reprendre ses droits », a fait savoir M. Farandou. Mardi, la circulation des trains et des RER devrait être « perturbée dans des proportions similaires » à lundi sur ces mêmes lignes en Ile-de-France (B, C, D, H, N, V, U), avait annoncé SNCF Voyageurs lundi soir. SNCF Voyageurs a prévu un point presse mardi à 10 h 30 pour actualiser les prévisions de départs de trains InOui, OuiGo et Intercités.
En raison de la grève, certains voyageurs ont déjà commencé à chercher des solutions autres. « Il y a déjà des gens qui ont annulé », des « milliers », selon M. Farandou. « On l’a vu, on a fait moins de ventes pour ce pont du 8 mai qu’on en fait d’habitude », a-t-il précisé. « Nos concurrents rigolent. Il y a des trains qui sont archi-pleins. Et Blablacar, c’est plus de 20 ou 30 %. La location de voiture, pareil », a regretté M. Farandou. Le loueur de voitures Ada a signalé lundi qu’il enregistrait une hausse de 30 % des réservations pour ce week-end prolongé par rapport à 2024, où le 8 mai tombait un mercredi.
La CGT-Cheminots et SUD-Rail réclament une hausse des rémunérations et une meilleure anticipation des plannings, trop souvent modifiés à la dernière minute d’après eux. Pour le pont du 8 mai, un influent collectif de contrôleurs baptisé Collectif national ASCT (CNA) s’est joint à l’appel à la mobilisation, lui donnant de l’ampleur. « Je crois que les Français ne comprennent pas bien pourquoi quelques catégories de cheminots revendiquent encore, en fait, de l’argent », a estimé M. Farandou.
Les négociations sont « ouvertes » et « ça ne sert à rien de faire des grèves catégorielles (…) qui embêtent tout le monde », a jugé le PDG. « Il faut avoir une capacité à dialoguer tranquillement, à froid, sereinement, en écoutant tous les syndicats », a-t-il ajouté. Des rendez-vous sont prévus au début de juin avec les représentants des conducteurs et des chefs de bord.