Derrière l’un des rideaux qui, dans l’espace de « déchocage » des urgences de l’hôpital de Mercy, à Metz, protègent un peu de l’intimité des patients, Pascal (l’anonymat a été requis), 78 ans, n’en finit pas de tousser. Cela fait six heures et onze minutes qu’il est arrivé aux urgences, « et six heures et onze minutes qu’il est surveillé et réoxygéné », explique Marion Friquet, la médecin qui, vendredi 24 janvier, veille avec une poignée d’autres urgentistes sur les quatre box où sont installés les patients nécessitant des « soins immédiats » et pour lesquels chaque minute compte.
Certains box sont doubles. Pascal est seul dans le sien. « Il a la grippe, on doit éviter qu’il ne contamine d’autres malades », poursuit Marion Friquet, qui dit s’être un peu habituée, ces dernières semaines, à voir des patients grippés se faire une place parmi les « urgences vitales ».
« Avec des pathologies pulmonaires associées, il n’était pas bien du tout ce matin, mais on est en train de le stabiliser », observe-t-elle encore, sans quitter des yeux l’écran où s’affichent ses résultats d’examens. Le scanner montre une surinfection, confirmant qu’il va falloir lui trouver un lit d’hospitalisation. Sans doute dans l’« unité HET » – pour « hôpital en tension » –, un acronyme auquel tous les urgentistes, ici, ont recours lorsqu’ils évoquent les 11 lits nouvellement ouverts, dans une aile de la gériatrie médicale, pour accueillir des cas de grippe.
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