Depuis 2018, date de sortie de l’album Aniel (Le Lombard), 36e tome des aventures de Thorgal, l’« enfant des étoiles » adopté par les Vikings, Grzegorz Rosinski n’a plus publié de bande dessinée. Diminué par l’âge – il a 83 ans – et fatigué par plus de quarante ans de carrière, l’auteur polonais ne dessine presque plus, et produit essentiellement de grandes peintures à l’huile. La rétrospective que lui consacre la Galerie Daniel Maghen, à Paris, est d’autant plus importante qu’elle sera sans doute la dernière jamais montée, compte tenu de la dispersion de l’œuvre de Rosinski dans d’innombrables collections privées. Le galeriste a réuni plus de 300 illustrations, jusqu’ici conservées par la famille de l’artiste, dont 150 planches issues de la saga Thorgal, best-seller de la BD réaliste, créée avec le scénariste Jean Van Hamme en 1977. Ses autres albums, notamment ceux tirés des séries Complainte des landes perdues (Dargaud, jusqu’en 1998) et La Vengeance du comte Skarbek (Dargaud, 2004-2005), ou du one shot Le Grand Pouvoir du Chninkel (Casterman, 1988), considéré par beaucoup comme le chef-d’œuvre du dessinateur, sont aussi représentés. L’occasion d’admirer la maîtrise du noir et blanc et la puissance du trait de l’artiste, formé aux Beaux-Arts de Varsovie avant de fuir le régime communiste.
« Rétrospective Grzegorz Rosinski-Thorgal (1977-2022) ». Galerie Daniel Maghen, 36, rue du Louvre, Paris 1er. Jusqu’au 24 mai.