Le centre de Beyrouth, jusqu’ici plus épargné que la banlieue de la capitale libanaise par les frappes israéliennes, a subi deux raids aériens, jeudi 10 octobre dans la soirée, faisant au moins 22 morts et 117 blessés, selon le ministère de la santé libanais. Il s’agit des frappes les plus meurtrières dans la capitale libanaise depuis l’intensification des bombardements par Israël fin septembre.
Elles ont ciblé le quartier résidentiel densément peuplé de Ras Al-Nabeh et celui adjacent de Noueiri, d’après l’agence de presse officielle ANI. Des vidéos de l’Agence France-Presse (AFP) montrent deux colonnes de fumée s’élevant au-dessus de la ville.
Dans le quartier d’Al-Noueiri, un immeuble flambant neuf de huit étages a été visé par les frappes jeudi soir. Peu après, des pompiers s’activaient à éteindre l’incendie. Ils ont déployé leur grande échelle pour évacuer les habitants. Au milieu des décombres et des voitures écrasées, armés d’énormes lampes torches, des secouristes en gilets jaunes ou rouges s’activaient, pelles en main, pataugeant dans la boue créée par des canalisations éclatées.
Deux casques bleus blessés
C’est la troisième fois que l’aviation israélienne, qui concentre ses raids sur la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah, vise directement la capitale depuis le lancement de ses frappes massives contre le mouvement libanais pro-iranien, le 23 septembre. Selon la presse israélienne, dont le journal Yediot Aharonot, et une source de sécurité libanaise citée par l’AFP, l’une des frappes aurait visé un haut responsable du Hezbollah.
L’armée israélienne a aussi mené jeudi soir de nouvelles frappes sur le sud et l’est du Liban, autres bastions du Hezbollah, selon l’ANI.
Mardi, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a averti que le Liban pourrait subir le même sort que Gaza si « les Libanais ne se libéraient pas du Hezbollah ». L’objectif affiché par Israël est d’éloigner le mouvement islamiste pro-iranien des zones frontalières et de faire cesser ses tirs de roquettes, quotidiens depuis un an, pour permettre le retour dans le nord de l’Etat hébreu de quelque 60 000 habitants déplacés.
Plus tôt dans la journée jeudi, des tirs israéliens ayant visé des membres de la Finul, la Force intérimaire des Nations unies au Liban, a suscité de vives protestations parmi la communauté internationale. Deux casques bleus ont été blessés. L’armée israélienne a assuré avoir demandé aux soldats de l’ONU de rester « dans des espaces protégés » avant de tirer « à côté » de leur base.
Intensification des bombardements à Gaza
Sur le front de la bande de Gaza, où Israël intensifie à nouveau ses bombardements et opérations au sol, le Croissant-Rouge palestinien a annoncé, jeudi, la mort de vingt-huit personnes dans une frappe sur l’école Rafidah à Deir Al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, abritant des familles déplacées. Cinquante-quatre personnes ont également été blessées.
De son côté, l’armée israélienne a assuré avoir effectué une frappe aérienne « précise » sur des « terroristes » opérant « dans des bâtiments ayant servi auparavant » d’école. Invoquant une tentative du Hamas de reconstituer ses capacités dans le nord de Gaza, l’armée encercle depuis dimanche Jabaliya, pilonnant le secteur, que les civils fuient dans la panique, au milieu des décombres.
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La commission d’enquête indépendante internationale des Nations unies, évoquant des « crimes contre l’humanité », a accusé jeudi Israël de viser délibérément les installations de santé de Gaza.
L’armée israélienne a, elle, annoncé jeudi soir que trois autres de ses soldats avaient été tués dans le nord de la bande de Gaza, y portant ses pertes à 353 soldats depuis un an, sans compter ceux tués le 7 octobre 2023.
Depuis ces attaques du Hamas contre Israël, qui ont entraîné la mort de 1 206 personnes, au moins 42 065 Palestiniens, en majorité des civils, ont été tués dans l’offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la santé du gouvernement du Hamas.