Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a reconnu, pour la première fois, dimanche 10 novembre, avoir donné son feu vert à l’attaque aux bipeurs contre le Hezbollah en septembre, a annoncé, son porte-parole, Omer Dostri, à l’Agence France-Presse (AFP).
S’exprimant lors du conseil des ministres, M. Nétanyahou a affirmé avoir autorisé cette opération qui n’avait jusque-là pas été revendiquée.
Des appareils de transmission piégés – bipeurs, talkies-walkies – utilisés par des membres du Hezbollah avaient explosé, les 17 et 18 septembre, dans la banlieue sud de Beyrouth ainsi que dans le sud et l’est du Liban, des bastions du mouvement islamiste. Ces explosions avaient fait 39 morts et près de 3 000 blessés, selon les autorités libanaises.
Si cette opération spectaculaire portait la marque du Mossad, le service de renseignement extérieur israélien, Israël ne l’avait jamais ouvertement commentée.
Quarante-et-un morts dimanche au Liban
Dimanche, l’armée israélienne a poursuivi ses frappes au Liban tuant au moins quarante-et-une personnes. Dans le centre-ouest du pays, l’armée de l’air israélienne a visé la localité de Aalmat, dans la région de Jbeil (Byblos), « faisant vingt-trois morts, dont sept enfants, et six blessés », a précisé le ministère de la santé, ajoutant que le bilan risquait encore de s’alourdir, des « restes humains » ayant été retirés des décombres. La frappe a visé une maison, peu après l’arrivée d’un membre du Hezbollah venu rendre visite à des déplacés, a affirmé, à l’AFP, une source de sécurité, ajoutant qu’il avait succombé à ses blessures à l’hôpital.
Au moins douze personnes ont été tuées dans l’Est, lors de frappes sur la région de Baalbeck, et trois autres dans le village d’Al-Qasr, dans la région de Hermel, a annoncé le ministère libanais de la santé. La région de Baalbeck, où le Hezbollah est très présent, est régulièrement pilonnée par Israël depuis plusieurs jours, poussant des milliers d’habitants à fuir.
Dans le sud du pays, trois secouristes, affiliés au Hezbollah, ont trouvé la mort dans un bombardement contre leur centre à Adloun, toujours selon le ministère.
Au moins neuf personnes, dont un commandant du Hezbollah en Syrie, ont été tuées, dimanche, lors d’une frappe israélienne sur un appartement appartenant à des membres du mouvement libanais au sud de Damas, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
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En soutien au Hamas dans la bande de Gaza, le Hezbollah a affronté Israël le 8 octobre 2023, tirant quotidiennement sur le territoire israélien depuis le sud du Liban.
Ces hostilités ont dégénéré en guerre ouverte le 23 septembre, avec une campagne de frappes intenses israéliennes, principalement contre les fiefs du mouvement libanais à laquelle s’est ajoutée, depuis le 30 septembre, une offensive terrestre. Plus de 2 700 personnes ont été tuées au Liban depuis le 23 septembre, en majorité des civils, d’après le ministère libanais de la santé.
Vingt-cinq morts à Jabaliya, à Gaza
Le conflit se poursuit également dans la bande de Gaza où un bombardement israélien a touché une maison à l’aube, à Jabaliya, dans le nord de l’enclave, l’une des zones les plus densément peuplées du territoire palestinien. Selon la défense civile palestinienne, treize enfants ont été tués dans ce bombardement, qui a fait au total au moins vingt-cinq morts.
La bâtisse a été rasée, a constaté un correspondant de l’AFP sur place. Le bombardement s’est produit aux alentours de 6 heures (5 heures, à Paris) « à un moment où les habitants, ici, se réveillent et prennent leur petit-déjeuner », a témoigné un des rares membres de la famille qui a survécu. « Il y a eu une grosse explosion au point que, quand on est arrivé, tous les corps étaient déchiquetés », a-t-il ajouté.
De son côté, l’armée israélienne a assuré avoir ciblé un site dans une zone de Jabaliya « où des terroristes opéraient », représentant « une menace » pour ses troupes. « Avant la frappe, de nombreuses mesures ont été prises pour limiter le risque de blesser des civils », a affirmé un porte-parole militaire à l’AFP. Selon le membre de la famille interrogé par l’AFP, la maison abritait des personnes qui se protégeaient des bombardements.
Dans un communiqué, le Hamas a condamné le « massacre » de Jabaliya, affirmant que la maison « était remplie de plus de cinquante civils innocents ». La majorité était des enfants et des femmes, y compris des personnes « qui avaient été déplacées de force par l’occupation depuis le camp de réfugiés de Jabaliya », selon le mouvement palestinien.
Une autre frappe israélienne a touché une maison dans la ville de Gaza, également dans le Nord, faisant cinq morts, selon la défense civile.
Les troupes israéliennes mènent, depuis le 6 octobre, une offensive aérienne et terrestre contre le nord de la bande de Gaza, notamment à Jabaliya, où le Hamas cherche, selon elles, à regrouper ses forces.
Depuis le début de la guerre, Israël assiège les 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza, dont la plupart ont été déplacés et sont menacés de famine, selon l’ONU.
« Une grande partie des plus de deux millions de personnes souffre de malnutrition aiguë et vit dans des conditions inimaginables », a déploré, dimanche, la ministre allemande des affaires étrangères, Annalena Baerbock.