L’Angola, pays médiateur dans le conflit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé, mercredi 12 mars, le début de « négociations de paix directes » dès mardi entre délégations du gouvernement congolais et du Mouvement du 23 mars (M23), un groupe armé qui s’est emparé de larges pans du territoire. « A la suite des démarches entreprises par la médiation angolaise […] des délégations de la RDC et du M23 commenceront des négociations de paix directes le 18 mars dans la ville de Luanda », a annoncé la présidence angolaise.
Ce communiqué fait suite à l’annonce, la veille, de « négociations directes » au cours des « prochains jours », sans calendrier précis, par le président angolais, Joao Lourenço. Un verrou majeur a sauté : les pourparlers achoppaient sur le refus répété du président congolais, Félix Tshisekedi, d’un dialogue avec le M23, qui, soutenu par des troupes rwandaises, a réalisé une percée éclair dans l’est de la RDC depuis le début de l’année, s’emparant de villes-clés. De son côté, le M23 a répété en février son « engagement » à résoudre « le conflit dans l’est de la RDC par le biais d’un dialogue direct abordant les causes profondes du conflit afin d’instaurer une paix durable ».
Ce revirement à Kinshasa, qui a mis à prix la semaine passée la tête des dirigeants du M23, survient après la visite de Félix Tshisekedi chez son homologue angolais, mardi. Une rencontre qui visait à « se concerter » sur la situation en RDC, selon un précédent communiqué de Luanda. Depuis janvier, les grandes villes de l’est de la RDC, Goma et Bukavu, sont tombées sous le contrôle du M23, qui a repris les armes en 2021, appuyé par environ 4 000 soldats rwandais, selon des experts de l’ONU. Kigali avait dénoncé à plusieurs reprises le refus du président Tshisekedi de dialoguer avec le groupe armé, que le chef de l’Etat congolais qualifie de « groupe terroriste ».