Vladimir Poutine ne pouvait pas rater une telle occasion de se réjouir : par la voix de son porte-parole, Dmitri Peskov, le maître du Kremlin s’est félicité, mardi 25 février, d’une « position beaucoup plus équilibrée » des Etats-Unis, après leur volte-face, la veille, dans l’enceinte très symbolique des Nations unies. De fait, l’administration Trump a une nouvelle fois, en moins de deux semaines, dérouté ses alliés occidentaux, et pris à rebrousse-poil les attentes de Kiev.
Lundi, pour le troisième anniversaire de l’invasion russe, la diplomate américaine a, contre toute attente, proposé d’adopter au Conseil de sécurité une résolution demandant « une paix rapide » en Ukraine. Le texte a été soutenu par la Russie et la Chine. Une vraie rupture au moment où les combats font toujours rage : depuis le 24 février 2022, Washington se faisait au contraire un devoir, avec les capitales européennes, d’isoler diplomatiquement Moscou pour mieux soutenir Kiev, non sans difficultés auprès du cercle hétéroclite, et souvent non-aligné, de nombreux pays dits du « Sud global ».
Au sein du Conseil, la résolution a été adoptée par 10 voix pour et 5 abstentions – celles de la France, du Royaume-Uni, du Danemark, de la Grèce et de la Slovénie. Comble du paradoxe, c’est la première résolution sur l’Ukraine que le Conseil de sécurité a réussi à voter depuis février 2022 – jusqu’à présent, les projets avaient été bloqués par des veto russes.
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