- Le président russe a menacé ce vendredi de cibler les forces occidentales qui pourraient être déployées en Ukraine.
- La veille, 26 pays alliés de Kiev se sont engagés à soutenir militairement l’Ukraine au sol, en mer ou dans les airs, dans le cadre d’un futur cessez-le-feu.
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Ukraine : 4ᵉ année de guerre
Sa réaction ne s’est pas fait attendre. Jeudi 4 septembre, 26 pays essentiellement européens se sont engagés à contribuer aux garanties de sécurité pour l’Ukraine afin d’empêcher une potentielle nouvelle attaque de la Russie. Ce vendredi 5 septembre, Vladimir Poutine menace les alliés de Kiev de cibler leurs forces si elles venaient à être déployées sur le sol ukrainien.
« Si des forces, quelles qu’elles soient, apparaissent sur place, surtout maintenant, au moment où des combats sont en cours, nous partirons du principe qu’elles seront des cibles légitimes »
, a déclaré le président russe lors d’un forum économique à Vladivostok en Extrême-Orient.
« Et si des décisions sont obtenues pour aboutir à la paix, à une paix durable, je ne vois tout simplement pas de sens à leur présence »
sur le territoire ukrainien, a-t-il ajouté, en appelant à ce que « personne ne doute que la Russie respectera pleinement »
un futur accord de paix.
Les Européens tentent de se mettre d’accord sur leur soutien à l’Ukraine
Son porte-parole, Dmitri Peskov, a estimé que « les contingents militaires européens et américains »
ne « peuvent absolument pas »
faire partie des garanties de sécurité pour l’Ukraine. Il a souligné que les intérêts de la Russie doivent aussi être pris en compte et a accusé les Européens d‘ »entraver »
le règlement du conflit.
Le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Georgiï Tykhy, a balayé les propos de Vladimir Poutine. « Ce n’est pas à lui de décider (…) qui est invité par l’Ukraine »,
a-t-il déclaré.
Les négociations en vue d’une paix sont toujours dans l’impasse et Moscou continue de rejeter tout cessez-le-feu. Mais les alliés de Kiev, surtout au sein de l’UE, s’efforcent depuis plusieurs semaines de déterminer les contours de leur soutien à l’Ukraine après la guerre.
« Le jour où le conflit s’arrête, les garanties de sécurité se déploient »
, a affirmé Emmanuel Macron jeudi, que ce soit via un « cessez-le-feu »
, un « armistice »
ou un « traité de paix ».
Il n’a cependant pas fourni de précisions sur les contributions de chaque pays.
Sur terre, dans le ciel, l’espace maritime et le cyberspace
Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le nombre de militaires déployés pourrait se compter en « milliers »
. « C’est un fait, mais il est encore un peu tôt pour en parler »
en détail, a-t-il indiqué ce vendredi, l’une des rares fois où un nombre, même imprécis, pour ce contingent, est cité.
« Il s’agit de choses concrètes sur terre, dans le ciel, dans l’espace maritime, dans le cyberespace, ainsi que du financement de nos forces »
armées, a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.
La Russie a signifié à de nombreuses reprises son opposition au déploiement de forces occidentales en Ukraine. Elle considère l’expansion de l’Otan à ses frontières comme l’une des causes de la guerre.
L’un des enjeux des tractations actuelles sur les garanties de sécurité pour l’Ukraine est la teneur de la participation américaine. Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a multiplié les efforts pour mettre fin au conflit tout en critiquant l’aide apportée à Kiev.
Emmanuel Macron a assuré jeudi que le soutien américain aux garanties de sécurité serait finalisé « dans les prochains jours »
et que les Américains avaient « été très clairs »
sur leur participation. « Nous comptons sur le ‘backstop’ (filet de sécurité) des États-Unis »
, avait fait savoir M. Zelensky le même jour.
Les garanties de sécurité sont présentées comme un moyen d’empêcher une reprise du conflit. Mais elles doivent s’appliquer après une fin des hostilités. Or, les négociations sont toujours dans l’impasse tant les conditions des deux camps semblent irréconciliables.