Vladimir Poutine et Donald Trump se sont parlés pendant deux heures au téléphone ce lundi 19 mai.
Le président américain voulait trouver une issue à la guerre en Ukraine.
La Russie s’est dite prête à travailler avec Kiev mais aucun cessez-le-feu n’a été conclu.
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Ukraine : 4ᵉ année de guerre
Deux heures de discussions… mais Donald Trump n’aura pas réussi à persuader Vladimir Poutine d’accepter un cessez-le-feu. Les deux présidents se sont entretenus au téléphone, ce lundi 19 mai. Si le locataire de la Maison Blanche avait dit vouloir « mettre fin au bain de sang » en Ukraine, le Kremlin est, lui, resté ferme sur sa position, n’acceptant aucun compromis. Ce dernier s’est cependant dit prêt à travailler et à négocier avec Kiev.
Les racines du conflit doivent être éliminées
Les racines du conflit doivent être éliminées
Vladimir Poutine
A l’issue des discussions, Vladimir Poutine a qualifié d’« utile », de « très instructive » et de « très franche » la conversation avec son homologue américain. « La Russie est favorable à une résolution pacifique de la crise. Un cessez-le-feu avec l’Ukraine est possible, une fois que des accords appropriés auront été conclus. Les racines du conflit doivent être éliminées », a-t-il déclaré dans une courte allocution à la presse. Il appelle donc Kiev à trouver des « compromis qui conviennent à toutes les parties », sans préciser exactement de quoi il pourrait s’agir.
Même si l’arrêt des combats n’a pas été acté, Vladimir Poutine s’est montré ouvert et « prêt à travailler » avec l’Ukraine sur un « mémorandum » concernant « un possible traité de paix ». Il estime que les discussions vont dans « la bonne voie » après les pourparlers directs ayant eu lieu à Istanbul (Turquie) la semaine dernière, les premiers depuis 2022.
Des négociations organisées par le Vatican ?
Une possible reprise des discussions entre les deux belligérants dont Donald Trump se félicite lui aussi. Selon ses mots, cet appel « s’est très bien passé ». « La Russie et l’Ukraine vont immédiatement entamer des négociations en vue d’un cessez-le-feu et, plus important encore, de la fin de la guerre. Les conditions seront négociées entre les deux parties, comme cela ne peut être le cas que parce qu’elles connaissent les détails d’une négociation que personne d’autre ne connaîtrait », a-t-il écrit sur son réseau Truth Social. Des négociations qui pourraient débuter « immédiatement ».
Mais Donald Trump insiste surtout sur les avantages économiques de la paix : « La Russie veut faire du COMMERCE à grande échelle avec les États-Unis lorsque ce ‘bain de sang’ catastrophique sera terminé, et je suis d’accord. La Russie a la possibilité de créer des emplois et des richesses en masse. Son potentiel est ILLIMITÉ. De même, l’Ukraine, qui est en train de reconstruire son pays, peut être un grand bénéficiaire des échanges commerciaux. »
Le président américain dit avoir « informé le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, le président français Emmanuel Macron, la première ministre italienne Giorgia Meloni, le chancelier allemand Friedrich Merz et le président finlandais Alexander Stubb » des conclusions des discussions avec Vladimir Poutine. Plus étonnant : « le Vatican, représenté par le pape » se serait déclaré « très intéressé par l’organisation des négociations ». « Que le processus commence ! » conclut le républicain.
Volodymyr Zelensky déçu ?
Après plus de trois ans d’offensives à grande échelle, l’annonce de cette discussion entre les deux dirigeants avait alimenté de nombreux espoirs ces derniers jours, Donald Trump s’étant montré décidé à mettre fin à la guerre. Volodymyr Zelensky risque pourtant bien d’être déçu ce soir, lui qui a répété plus tôt dans la journée exiger un cessez-le-feu « complet et inconditionnel » de 30 jours, « suffisamment long » dans le temps pour permettre des discussions, et avec « la possibilité d’une prolongation ».
Si la reprise des négociations pourrait faire avancer un éventuel accord de paix, cette réunion a aussi souligné le gouffre qui sépare les positions de Moscou et Kiev. Jusque-là, Vladimir Poutine a maintenu des revendications maximalistes : que l’Ukraine renonce à rejoindre l’Otan, abandonne quatre de ses régions partiellement contrôlées par la Russie, en plus de la Crimée annexée en 2014, et que cessent les livraisons d’armes occidentales. L’Ukraine rejette fermement ces exigences et demande que l’armée russe, qui occupe toujours près de 20% de son territoire, s’en retire. Ce dont Moscou n’a pas l’intention.