Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, le président ukrainien assure que « l’Europe ne peut pas garantir la sécurité de l’Ukraine sans les États-Unis ».
Il l’envisage si Donald Trump parvient à réunir Kiev et Moscou à la table des négociations.
Le chef de l’État doit rencontrer le vice-président américain J. D. Vance ce vendredi à Munich.
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Ukraine : bientôt trois ans de guerre
C’est peut-être un tournant dans le conflit qui oppose l’Ukraine à la Russie. Volodymyr Zelensky se dit prêt à « échanger un territoire contre un autre avec Moscou » si Donald Trump réussir à organiser des négociations entre les deux pays. « Je ne sais pas lequel, nous verrons. Mais tous nos territoires sont importants, il n’y a pas de priorité », déclare le président ukrainien dans une interview au quotidien britannique The Guardian (nouvelle fenêtre).
Il précise qu’il pourrait échanger avec le président russe Vladimir Poutine la partie de la région frontalière russe de Koursk dont l’armée ukrainienne s’est emparée il y a six mois. La Russie revendique pour sa part l’annexion en Ukraine en 2014 de la péninsule de Crimée et en 2022 de quatre régions, celles de Donetsk, de Kherson, de Lougansk et de Zaporijia, bien qu’elle n’en ait pas le contrôle total.
Pour nous, cela créera des emplois, pour les entreprises américaines, cela créera des profits
Pour nous, cela créera des emplois, pour les entreprises américaines, cela créera des profits
Volodymyr Zelensky
« L’Europe ne peut pas garantir la sécurité de l’Ukraine sans les États-Unis », titre The Guardian au début de ce long entretien dans lequel le chef de l’État ukrainien insiste sur l’importance du rôle américain dans la résolution du conflit. « Des voix s’élèvent pour dire que l’Europe pourrait offrir des garanties de sécurité sans les Américains et je dis toujours non (…) Les garanties de sécurité sans l’Amérique ne sont pas de vraies garanties de sécurité », insiste-t-il. Ces derniers jours, Donald Trump a laissé entendre qu’il s’entretiendrait de manière imminente avec son homologue ukrainien. « Nous espérons que nos équipes fixeront une date et un programme de rencontres aux États-Unis. Dès qu’il y aura un accord, nous serons prêts, je suis prêt », confirme Volodymyr Zelensky.
Ce lundi, Donald Trump a mis sur la table la possibilité que l’Ukraine devienne « russe » un jour tout en répétant vouloir obtenir un accès aux terres rares ukrainiennes dont les sols regorgent de ressources stratégiques. Auprès du Guardian, Volodymyr Zelensky indique travailler à « un plan plus détaillé » sur les opportunités pour les entreprises américaines de travailler à la fois à la reconstruction de l’Ukraine et à l’extraction des ressources naturelles dans le pays. « Nous ne parlons pas seulement de sécurité, mais aussi d’argent… Des ressources naturelles précieuses dans lesquelles nous pouvons offrir à nos partenaires des possibilités d’investissement qui n’existaient pas auparavant… Pour nous, cela créera des emplois, pour les entreprises américaines, cela créera des profits », dit-il.
Volodymyr Zelensky a longtemps rejeté l’idée de négociations, affirmant vouloir battre la Russie sur le champ de bataille. Mais l’Ukraine est à la peine face à l’armée russe, qui avance dans l’est de son territoire. Il doit rencontrer vendredi le vice-président américain J.D. Vance à la conférence sur la sécurité de Munich. Keith Kellog, émissaire spécial de Donald Trump, est attendu prochainement en Ukraine afin de préparer un plan pour arrêter le conflit qui entrera dans sa quatrième année le 20 février.