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Des flammes dans la nuit. Des hurlements perçant l’obscurité. Des corps carbonisés et démembrés tirés d’un amas de décombres, y compris ceux d’enfants. Les images publiées, dimanche 26 mai, sur les réseaux sociaux, par des Palestiniens de Rafah, dépeignent des scènes d’horreur. Le camp de tentes de Barkasat, située dans cette ville du sud de la bande de Gaza, a été bombardé par l’armée israélienne, causant des dizaines de victimes parmi la population de déplacés qui y est installée. Longtemps épargnée par les combats au sol, à défaut des frappes aériennes, Rafah est le théâtre, depuis le 7 mai, d’une offensive terrestre israélienne, une nouvelle phase dans la guerre lancée par l’Etat hébreu en représailles à l’attaque du Hamas du 7 octobre.
Le bilan du bombardement s’élevait à au moins quarante morts lundi, selon le ministère de la santé de la bande de Gaza. « Les équipes d’ambulanciers (…) transportent un grand nombre de martyrs et de blessés après que l’occupant a visé les tentes des personnes déplacées près du siège des Nations unies », a précisé le Croissant-Rouge palestinien sur X, ajoutant que « ce lieu avait été désigné par l’occupation israélienne comme une zone humanitaire ». L’endroit, situé dans le quartier de Tell al-Sultan, n’était pas inclus dans les zones dont l’armée israélienne avait ordonné l’évacuation, au début du mois. Il était géré par l’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens.
L’ONG française Médecins sans frontières, qui a reçu plus de quinze cadavres et des dizaines de blessés dans la clinique de fortune qu’elle gère à Rafah, s’est dite « horrifiée » par cet événement, qui démontre une fois de plus qu’« il n’y a pas d’endroit sûr » à Gaza. « Cet atroce massacre perpétré par les forces d’occupation israéliennes est un défi à toutes les résolutions internationales », s’est indignée pour sa part la présidence palestinienne dans un communiqué, accusant Israël d’avoir « délibérément visé » le centre de déplacés.
« Des cibles légitimes »
Les tirs sur le camp de Barkasat se sont produits un peu plus de quarante-hui heures après que la Cour internationale de justice (CIJ) eut ordonné à Israël d’« arrêter immédiatement son offensive militaire » à Rafah. Une décision qui n’a été suivie d’aucun effet. Quelques heures avant les frappes israéliennes, le Hamas avait lancé, depuis Rafah, huit roquettes de moyenne portée en direction de Tel-Aviv. Ces tirs, qui n’ont fait aucune victime, étaient les premiers à viser la ville depuis le mois de janvier.
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