D’un secteur en crise à un autre. Samedi 21 septembre, Guillaume Kasbarian, précédemment ministre du logement, a été nommé ministre de la fonction publique, de la simplification et de la transformation publique. « Servir les Français, aux côtés des agents publics de notre pays, est un honneur », a réagi sur X le macroniste, samedi soir, en précisant : « Au travail, ensemble, pour simplifier à tous les étages et ramener les services publics sur le terrain. »
D’un fidèle d’Emmanuel Macron à un autre. Celui qui fut élu député d’Eure-et-Loire en 2017 – réélu 2022 et 2024 – succède à Stanislas Guerini et il y a d’ailleurs de fortes chances de le voir poursuivre le travail de son prédécesseur et ainsi reprendre la réforme de la fonction publique qui devait être lancée en septembre mais que la dissolution a suspendue.
Un projet censé résoudre les problèmes d’attractivité de la fonction publique mais qui avait surtout provoqué la fronde des syndicats, notamment parce qu’il prévoyait d’inclure plus de rémunération au mérite, une remise en cause le système de catégories (A, B, C) des fonctionnaires ou encore faciliter leurs licenciements.
Porter un projet dans l’adversité, voilà qui ne devrait pas effrayer Guillaume Kasbarian, issu d’une famille de fonctionnaires d’origine arménienne, avec un père inspecteur de l’éducation nationale et une mère professeure de musique au collège. S’il n’a pas eu le temps, en tant que ministre du logement, de faire passer son projet de loi « pour développer l’offre de logements abordables », présenté en conseil des ministres le 3 mai, mais stoppé dans son parcours législatif par la dissolution du 9 juin, il n’avait pas manqué de heurter le monde du logement.
Colère des associations
Sa volonté d’assouplir l’emblématique loi solidarité et renouvellement urbain (SRU) de 2000, qui oblige les communes en zone urbaine à proposer un taux minimal de 20 % ou 25 % logements sociaux, afin de favoriser la mixité sociale, avait été particulièrement critiquée.
Déjà, à l’Assemblée nationale, ce libéral assumé avait réussi à provoquer la colère des associations de lutte contre le mal-logement et de la gauche avec sa très controversée proposition de loi « anti-squat », portée avec la députée Renaissance des Yvelines Aurore Bergé. Entré en vigueur en juillet 2023, ce texte « visant à protéger les logements contre l’occupation illicite » a pour but de mieux défendre les propriétaires face aux squatteurs et aux locataires en situation d’impayés. Il permet d’accélérer les procédures d’expulsion et réduit la possibilité pour le juge d’accorder des délais de paiement et de maintien dans les lieux. Et, de fait, le nombre d’expulsions a plus que triplé depuis sa promulgation.
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