Des torrents d’eau marron se sont déversés dans les rues de Conakry suite aux pluies diluviennes survenues samedi 24 et dimanche 25 août. Le bilan officiel de ces intempéries était de deux morts et un disparu mardi, d’après Radio France internationale (RFI) et d’autres médias en Guinée. Samedi, l’Agence nationale de gestion des urgences et catastrophes humanitaires (Anguch) établissait que plus de 17 000 personnes étaient affectées.
Dans certains quartiers de la capitale, l’eau a presque entièrement submergé les voitures et détruit des murs d’habitations. L’Agence nationale de la météorologie (ANM) avait alerté au préalable les populations des fortes pluies à venir, mais ses avertissements sont restés sans conséquence. Dans plusieurs vidéos circulant sur les réseaux sociaux, on peut voir des habitants, seau à la main, tentant d’évacuer l’eau de leur maison. Certains racontent avoir failli être emportés par le courant.
« Pour sauver des vies, nous devons corriger des décennies de négligence administrative », a expliqué lundi le premier ministre, Amadou Oury Bah, sur le réseau social X. « Des opérations d’ouverture des voies de ruissellement des eaux pluviales seront menées partout où cela est nécessaire », a-t-il assuré après une réunion technique tenue au lendemain des inondations.
Les autorités ont indiqué avoir relogé plusieurs familles dans une école primaire de Matoto, l’une des communes sinistrées de Conakry. En parallèle, le ministère des infrastructures et des travaux publics a listé plusieurs axes et ponts « susceptibles d’être inondés et impraticables ».
Le général Ibrahima Kalil Condé, ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation, a lui aussi pointé devant la presse guinéenne, lundi, les « constructions anarchiques dans les lieux surtout inondables ». Celles-ci peuvent en effet perturber les circuits d’évacuation habituels de l’eau et rendre les populations vulnérables aux fortes pluies. Le ministre a invité les habitants concernés à « dégager des lieux », indiquant que « des dispositions seront prises pour occuper ces zones à l’avantage des populations ».
Deux semaines plus tôt, des inondations avaient déjà touché plusieurs quartiers de Conakry. Des habitants sinistrés avaient alors érigé des barricades et protesté contre la mauvaise évacuation des eaux. Certains dénoncent des infrastructures inadaptées ou des caniveaux bouchés, premiers responsables de la stagnation de l’eau qui a infiltré les habitations.
Un phénomène récurrent
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