La gendarmerie vient de démanteler un réseau complet de logistique pour les orpailleurs clandestins.
Plus de 10 tonnes de matériel ont été saisies, comme le montrent les images du 20H de TF1.
C’est une opération inédite dans la lutte contre ce fléau pour la Guyane orientale.
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Le 20H
La saisie est exceptionnelle par son ampleur. Plus de 10 tonnes de matériel, dont cinq moteurs hors-bord, trois groupes électrogènes, une génératrice, 3700 litres d’essence, une pirogue de 16 mètres, quatre véhicules et sept tonnes de marchandises et de vivres, comme on le voit dans la vidéo du 20H ci-dessus. Le tout était destiné à approvisionner des sites d’orpaillage illégaux à travers la Guyane.
Trois Brésiliens et un Français ont été interpellés, et trois de ces personnes ont été mises en examen – deux placées en détention provisoire, une troisième sous contrôle judiciaire. C’est la première fois qu’un réseau entier est démantelé. « Ce groupe criminel est en lien directement avec les chantiers d’orpaillage et les alimente sur demande en carburant, en matériel divers, en nourriture pour pouvoir continuer à orpailler sans sortir des sites », explique au micro de TF1 le général Jean-Christophe Sintive, commandant de la gendarmerie de la Guyane française.
500 sites clandestins
La Guyane compterait environ 500 sites d’orpaillage illégaux, traqués inlassablement par les gendarmes au milieu de la forêt. En février dernier, ils détruisaient du matériel utilisé par les « garimpeiros », des chercheurs d’or clandestins (les « prospecteurs », en portugais).
Pour extraire le précieux métal, ils utilisent notamment du mercure, dévastateur pour l’environnement, et leur orpaillage sauvage laisse des trous béants dans la canopée. Ces clandestins, aux mains de réseaux mafieux, n’ont aucun mal à entrer sur le territoire français depuis le Suriname ou le Brésil voisins. Ces bandes, parfois armées, n’hésitent pas à faire usage de la violence contre la population guyanaise ou les militaires qui les traquent. En 2023, un gendarme du GIGN a été tué lors du démantèlement d’un site. Chaque année, une dizaine de tonnes d’or sont extraites illégalement en Guyane.