Le bloody mary y a été inventé en 1921. George Gershwin y aurait composé les premiers accords d’Un Américain à Paris. Ernest Hemingway, Francis Scott Fitzgerald, Rita Hayworth ou Ava Gardner étaient des habitués… Le Harry’s New York Bar a été et reste le lieu des Américains à Paris. Premier bar à cocktails d’Europe, il ne compte qu’une vingtaine de tables et 15 places au comptoir, mais sa renommée est mondiale et il s’impose toujours comme un temple des classiques.
Son histoire n’est pas banale. Créé en 1911 par l’ancien jockey Tod Sloan, l’établissement est né sur les cendres d’un bar de Manhattan appartenant à son ami, un certain Clancy. Le couperet de la Prohibition n’est pas encore tombé aux États-Unis, mais les deux camarades de comptoir sentent bien que le vent est en train de tourner. Sloan convainc Clancy de lui vendre l’affaire et de démonter pièce par pièce, portes battantes, comptoir en acajou, boiseries murales, pour les transporter jusqu’à Paris. Le New York Bar – c’est ainsi qu’il s’appelle au début – trouve refuge entre l’Opéra et le Ritz, au 5, rue Daunou, adresse désormais bien connu des amateurs de cocktails du monde entier.
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