- Treize personnes ont été condamnées ce vendredi 10 octobre pour leur participation à un réseau de prostitution exploitant des adolescentes.
- Son cerveau, surnommé « Mowgli », a écopé d’une peine de 14 ans de prison ferme.
- Déjà condamné dans une autre affaire, il gérait ce réseau depuis sa cellule.
Les membres d’un réseau de prostitution de mineures condamnés par la justice. Le cerveau de cette affaire, Olivier Habchi Hamadouche, a écopé ce vendredi 10 octobre d’une peine de 14 ans de prison ferme pour avoir organisé l’exploitation sexuelle de plusieurs jeunes filles, âgées de 14 à 16 ans au moment des faits. Ces adolescentes étaient toutes placées ou suivies par les services de l’Aide sociale à l’enfance (ASE).
Au terme de ce procès, 12 autres prévenus ont également été condamnés par le tribunal correctionnel de Toulouse (Haute-Garonne) à des peines s’échelonnant de deux à six ans de prison. Un dernier homme mis en examen a été relaxé.
Des jeunes filles placées en France et à l’étranger
Olivier Habchi Hamadouche, surnommé « Mowgli », gérait ce réseau depuis sa cellule de prison de Béziers (Gard), où il purgeait sa peine de 25 ans de réclusion criminelle pour des faits d’enlèvement et séquestration suivis de mort envers son ex-compagne. Dans cette affaire de proxénétisme, le procureur avait requis vingt ans de prison contre lui, le maximum de la peine encourue devant un tribunal correctionnel en état de récidive. « Mettez-moi une peine, je la mérite
« , avait-il lancé devant la cour ce vendredi, lors de sa dernière prise de parole. « Mais je ne mérite pas vingt ans.
«
Selon les estimations des enquêteurs, « Mowgli » se serait enrichi d’au moins 100.000 euros de juillet 2023 à janvier 2024, période retenue par le tribunal dans le cadre de ce dossier. Les jeunes filles qu’il ciblait étaient placées par les services sociaux (nouvelle fenêtre) dans plusieurs villes françaises, mais aussi en Suisse et en Belgique. « Les investigations portaient initialement sur un premier réseau qui recrutait principalement à Toulouse des adolescentes mineures placées ou suivies par l’Aide sociale à l’enfance
« , précisait début octobre à « actu.fr«
(nouvelle fenêtre)
le procureur de la République de Toulouse, David Charmatz.
« La responsabilité des uns et des autres a été reconnue
« , a estimé Jonathan Bomstain, avocat d’une partie civile, après le jugement. « C’est une décision un peu du milieu. Car on aurait envie de dire que pour des faits aussi graves, aucune peine n’est suffisante. (…) Mais le principal pour ma cliente était que le statut de victime soit reconnu.
» Tabatha Merlateau, autre avocate d’une victime, a de son côté mis en avant que les adolescentes exploitées par ce réseau n’avaient « jamais perdu leur dignité
« . « Elles sont reconnues victimes et c’était très important qu’elles le soient, pour qu’elles puissent ensuite le comprendre
« , a-t-elle ajouté.