« Que dirait l’Etat si nous, les villes, arrêtions d’ouvrir des écoles ? » Sophia Popoff, adjointe au maire écologiste de Lyon, traduit la colère d’un nombre croissant de municipalités, qui constatent une hausse des personnes à la rue et le refus du gouvernement de renforcer l’hébergement d’urgence. La ministre du logement, Valérie Létard, a, de son côté, fait valoir devant le Sénat, le 22 janvier, que maintenir les 203 000 places actuelles – un niveau historiquement haut – constitue déjà un « effort substantiel » dans ce contexte de restrictions budgétaires.
Installations de campements de fortune, occupations d’écoles pour obtenir la mise à l’abri d’élèves sans toit et de leur famille, saturation des services du 115, qui laissent chaque jour sans solution près de 6 000 personnes, dont presque 2 000 enfants… Cette situation a conduit diverses communes à se mobiliser ces dernières années, dans un triple mouvement qui s’accélère. Elles aident l’Etat à héberger plus ; l’exhortent à assumer ses responsabilités, y compris en saisissant la justice ; et prennent parfois en main une partie de l’hébergement.
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