Pour Henry Laurens, professeur au Collège de France et titulaire de la chaire d’histoire contemporaine du monde arabe, la décision de reconnaître l’Etat de Palestine s’inscrit dans la vision traditionnelle de la France.
Comment expliquez-vous le moment choisi par Emmanuel Macron pour prendre officiellement position sur la reconnaissance de l’Etat de Palestine ?
Cette prise de position était annoncée depuis plusieurs semaines. On peut plutôt considérer qu’elle a été retardée, parce qu’elle devait avoir lieu dans le cadre de la conférence de New York, puis la guerre entre l’Iran et Israël l’a repoussée. Emmanuel Macron renvoie la décision à l’Assemblée générale de l’ONU de septembre, qui est en plus un cadre plus approprié pour une telle annonce. Mais le président de la République a pris les devants, car certains lui reprochaient de ne pas tenir sa promesse. Et puis il y a ces derniers jours un vrai frémissement international. Il y a ces images de la famine qui sont affolantes. L’opinion publique française n’y est pas non plus insensible.
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