La cour d’appel de Montpellier a ordonné, jeudi 14 août, la remise en liberté sous contrôle judiciaire d’une assistante d’école maternelle soupçonnée de viols et d’agressions sexuelles sur neuf enfants de 3 à 4 ans, a annoncé un avocat des parties civiles. Parmi les obligations de ce contrôle judiciaire figurent « notamment celles de ne pas être en contact avec les enfants et de ne plus résider dans l’Hérault », a déclaré Marc Gallix à l’issue d’une courte audience à huis clos.
Clamant son innocence, cette femme de 59 ans, qui travaillait depuis octobre 2024 comme agente territoriale spécialisée des écoles maternelles de Vic-la-Gardiole (Hérault), avait demandé sa remise en liberté mardi devant la cour d’appel, deux semaines après avoir été mise en examen et placée en détention provisoire.
Les parents des enfants « vont être abasourdis en apprenant cette décision, je ne sais pas comment ils vont réagir », a estimé Marc Gallix, en soulignant qu’ils sont « à présent obligés d’attendre la suite des investigations » ordonnées par le juge d’instruction.
La décision de remise en liberté prise par la chambre de l’instruction de la cour d’appel est « l’expression d’une justice indépendante, qui s’est extraite d’un contexte émotionnel et qui a placé au centre de sa décision la présomption d’innocence, innocence que ne cesse de clamer ma cliente, et qui a été balayée et éclaboussée par cette affaire », a réagi l’avocate de l’assistante maternelle, Isabelle Garcia-Ducros. « La chambre de l’instruction ouvre avec cette décision des perspectives plus sereines. Avec cette remise en liberté et le contrôle judiciaire qui a été décidé, l’information judiciaire va pouvoir se poursuivre dans l’apaisement et le respect de la parole et de la vie privée de chacun », a estimé l’avocate.
Cinq plaintes en cours, selon un avocat
Mardi, devant la cour d’appel, les parties civiles et le parquet avaient réclamé son maintien en détention. De son côté, l’assistante maternelle avait dénoncé un « complot ».
L’enquête a débuté à la suite de la plainte déposée par les familles de deux enfants début juillet, ce qui a entraîné le 3 juillet la suspension administrative à titre conservatoire de l’assistante maternelle par son employeur, la mairie de Vic-la-Gardiole, commune située entre Montpellier et Sète. Une information judiciaire a ensuite été ouverte le 29 juillet pour des faits de viols sur mineurs de 15 ans et agression sexuelle sur mineurs de 15 ans par personne ayant autorité. Présentée à un juge d’instruction, la suspecte avait été mise en examen et écrouée.
« Les faits visés concernent des actes de pénétration digitale et de masturbation susceptibles d’avoir été commis » sur neuf enfants âgés de 3 à 4 ans, avait précisé le 31 juillet dans un communiqué le procureur de la République de Montpellier. Selon Marc Gallix, qui représente les parents d’une petite fille, outre les neuf parties civiles déjà constituées, il y a « cinq plaintes en cours », ce qui ferait « environ une quinzaine d’enfants » concernés.