L’AVIS DU « MONDE » – POURQUOI PAS
Il y eut dans les années 2010, soutenu par une politique volontariste du gouvernement, un incontestable moment colombien. Une pléiade de jeunes et talentueux auteurs – notamment Ruben Mendoza (La Société du feu rouge, 2013), William Vega (La Sirga, 2012), Oscar Ruiz Navia (Los Hongos, 2015), Ciro Guerra (L’Etreinte du serpent, 2015) – fut ainsi distribuée et remarquée en France, sans qu’on puisse nécessairement suivre durablement le devenir de ces cinéastes.
L’état permanent de guerre et de violence homicide qui ravage le pays depuis cinquante ans autour du conflit intérieur qui oppose les FARC, les forces paramilitaires, les narcotrafiquants et le pouvoir – peu propice à l’épanouissement des arts – n’y est sans doute pas étranger. Du moins peut-on le faire aujourd’hui avec César Augusto Acevedo, qui présente son deuxième long-métrage, Horizonte, après que le premier – La Terre et l’ombre (2016) – eut laissé voici pourtant déjà dix ans une trace mémorielle durable chez ses spectateurs. Une famille misérable demeurant dans une masure encerclée par les champs de canne à sucre y tentait de s’y recomposer dans la décomposition même de l’empoisonnement social et physiologique dont elle était victime.
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