- Les phénomènes météorologiques extrêmes, plus fréquents à cause du changement climatique, font augmenter les prix de l’alimentation.
- Des chercheurs ont dressé une liste de seize produits dont le prix a rapidement augmenté après un événement climatique en lien avec le changement climatique.
Le changement climatique nuit aussi au pouvoir d’achat. Une nouvelle étude, publiée lundi 21 juillet dans la revue Environmental Research Letters
, montre que les phénomènes météorologiques extrêmes (chaleur extrême, sécheresse, fortes précipitations), plus fréquents à cause du changement climatique, font grimper les prix de l’alimentation, même à court terme. La hausse des prix des denrées alimentaires est le deuxième effet le plus important du changement climatique que les gens constatent dans leur vie quotidienne, juste après la chaleur extrême, souligne Maximilian Kotz, qui a dirigé ces travaux de recherche.
« Tant que nous ne parviendrons pas à la neutralité carbone, les phénomènes météorologiques extrêmes ne vont faire qu’empirer, mais ils détruisent déjà les cultures et font grimper le prix des denrées alimentaires dans le monde entier
« , explique le chercheur du Barcelona Supercomputing Center dans le compte rendu de l’étude (nouvelle fenêtre). En comparant les données historiques sur les prix et les conditions climatiques de dix-huit pays entre 2022 et 2024, les auteurs de l’étude ont dressé une liste de produits dont le prix a augmenté après des événements climatiques extrêmes.
Le prix de l’huile d’olive (nouvelle fenêtre), par exemple, a bondi de 50 % sur un an dans toute l’Union européenne après la sécheresse majeure qui a touché le sud de l’Europe en 2022 et 2023. Aux États-Unis, le prix des légumes a augmenté de 80 % sur un an en 2022 suite à la sécheresse sans précédent qui a touché la Californie et l’Arizona. Autre exemple, au Royaume-Uni, le prix de la pomme de terre a bondi de 22 % par rapport à l’année précédente après les pluies extrêmes qui ont touché le pays au cours de l’hiver 2022.
Des répercussions à l’échelle mondiale
Les vagues de chaleur qui ont frappé la Corée du Sud et le Japon, ainsi qu’une partie de la Chine et de l’Inde, ont entrainé une hausse du prix du chou coréen (+ 70 % sur un an) et du riz japonais (+ 48 % sur un an). Le Ghana et la Côte d’Ivoire, à l’origine de près de 60 % de la production mondiale de cacao, ont été frappés par des vagues de chaleur début 2024, ce qui a entraîné une augmentation du prix du cacao (nouvelle fenêtre) de 280 % en avril de la même année. Des effets comparables ont été observés pour le café (nouvelle fenêtre) après les vagues de chaleur et de sécheresse qui ont touché le Vietnam et le Brésil en 2024.
L’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée. Des records de chaleur ont été battus quasiment partout sur la planète, avec des températures mondiales dépassant pour la première fois de 1,5 degré Celsius les conditions climatiques préindustrielles. Selon le programme des Nations unies pour l’environnement, le réchauffement devrait se poursuivre et atteindre, d’ici à la fin du siècle, entre 2,2 et 3,4 degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels. Ce qui laisse présager des conditions météorologiques sans précédent… mais aussi de nouvelles hausses de prix.