D’un côté la numéro un mondiale, la Biélorusse Aryna Sabalenka. De l’autre, la triple tenante en titre et quadruple lauréate de Roland-Garros (2020, 2022, 2023, 2024), la Polonaise Iga Swiatek. Telle est l’affiche de prestige de la première demi-finale du tableau féminin de l’édition 2025 des Internationaux de France, prévue jeudi 5 juin. Depuis le début de la quinzaine, la première a confirmé son statut d’actuelle meilleure tenniswoman au monde. Vainqueure par deux fois de l’Open d’Australie (2023, 2024) et d’un US Open (2024), Aryna Sabalenka, 27 ans, n’a concédé aucun set à ses rivales sur la terre battue parisienne.
Interrogée à plusieurs reprises sur l’identité de la favorite au sacre, la native de Minsk a pourtant préféré avancer le nom de son adversaire du jour. « Elle est toujours performante sur ce tournoi, tout le monde s’attend à ce qu’elle gagne », avait-elle souligné en début de compétition, avant de réitérer son pronostic après son deuxième tour. « Disons que c’est Iga, allez ! Je lui laisse la primeur. » Une manière, certes, de s’enlever une certaine pression, mais pas seulement. Car la Polonaise le reconnaît elle-même, elle est « comme à la maison » porte d’Auteuil.
Si elle soulevait la coupe Suzanne-Lenglen, samedi 7 juin, pour la quatrième fois de rang, la joueuse de 24 ans détrônerait deux légendes du circuit, l’Américaine Monica Seles – qui jouait à l’époque sous bannière yougoslave – et la Belge Justine Henin, les deux femmes ayant également remporté Roland-Garros trois fois d’affilée.
Des éliminations précoces
Cette année, le simple objectif de se hisser dans le dernier carré semblait un exploit pour Iga Swiatek. Fin 2024, la joueuse a été suspendue un mois, après un test positif à une substance interdite. Un épisode qui l’a profondément affectée. Elle a connu un début de saison compliqué, marqué par des éliminations précoces sur terre battue et des performances très en deçà de son niveau de jeu. Sans titre depuis le dernier Roland-Garros, la Polonaise a chuté à la 5e place du classement WTA (Women’s Tennis Association, l’association des joueuses de tennis), raison de son duel précoce avec Aryna Sabalenka.
Iga Swiatek arrivait donc dans la capitale française en manque de confiance, « plus discrète » que d’habitude, « ce qui n’est pas plus mal pour elle puisque ça enlève du poids », avançait l’ancien tennisman américain Michael Chang.
Sur le court, son parcours a néanmoins été solide avant un huitième de finale remporté sur le fil face à la Kazakhe Elena Rybakina (1-6, 6-3, 7-5). Méconnaissable en début de partie, elle concédait alors le premier set et un 2-0 dans la deuxième manche avant de renverser la rencontre. « Elle a montré qu’elle était toujours capable de se battre », estimait le vainqueur de Roland-Garros en 1989 après ce duel. « Cette victoire signifie beaucoup pour moi. J’avais besoin de ce succès pour me montrer que j’étais capable de gagner sous pression », reconnaissait alors Iga Swiatek.
« J’adore les défis quand ils sont de taille »
Deux jours plus tard, l’ancienne numéro 1 mondiale battait avec la manière l’Ukrainienne Elina Svitolina en quarts de finale (6-1, 7-5). Relativement adroite sur ses coups droits, solide en fond de court mais aussi au filet lorsque sa rivale a tenté de la faire courir, la Polonaise a affiché un état d’esprit conquérant. « Elle a l’expérience de gagner ici, je ne pense pas que grand-chose puisse la retenir de soulever le trophée », commente à son tour Kim Clijsters, ancienne joueuse de tennis belge et vainqueure à trois reprises de l’US Open.
Pas grand-chose excepté, peut-être, Aryna Sabalenka. La Biélorusse a prouvé qu’elle était capable d’adapter son jeu, à l’image de son dernier match contre la championne olympique 2024, Qinwen Zheng, où elle a varié entre coups droits, amorties et slices. « Je travaille depuis plusieurs années sur ces coups spécifiques », racontait la Biélorusse, qui vise une première finale sur la terre battue parisienne. « Ça me réjouit d’affronter Iga. J’adore les défis quand ils sont de taille. Ce sont les matchs où on s’améliore en tant que joueuse », poursuivait-elle.
Les deux femmes se sont affrontées à douze reprises sur le circuit. Les duels ont souvent tourné à l’avantage de la Polonaise – huit victoires –, notamment sur terre battue, mais Aryna Sabalenka est sortie vainqueure de leur dernier duel lors du WTA 1000 de Cincinnati (Ohio, Etats-Unis), sur dur, en 2024. Et Iga Swiatek de résumer : « Aryna est capable d’évoluer sur n’importe quelle surface. Je suis contente du challenge. »