En Haute-Loire, une trentaine de communes sont concernées par des cas de mérule, ce champignon destructeur.
Des propriétaires se retrouvent confrontés à des coûts de travaux exorbitants.
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Le 13H
On l’appelle le cancer du bois. Un cas de mérule a été identifié dans une cave. « Les poutres sont carrément bouffées », lance Philippe Allemand en retirant à la main une partie du champignon. Dans des espaces humides et non ventilés, ce dernier grignote les poutres et le parquet. « Il s’étale, il s’étale. Il avance au maximum de 10 centimètres par mois », informe ce spécialiste du bois, tapotant sur le matériau à l’apparence désormais molle.
Il faudra tout évacuer et rebâtir à neuf
Il faudra tout évacuer et rebâtir à neuf
Philippe Allemand, spécialiste du bois
Si rien n’est fait, toute la maison risque de s’effondrer. « Il faut évacuer les habitants. Ils vont être relogés. Là, il faudra tout démonter, tout évacuer, et rebâtir à neuf », poursuit l’expert dans le reportage du JT de TF1 en tête de cet article. Des dégâts également visibles à l’étage. Roger a acheté cette maison il y a neuf mois. Il a l’impression de s’être fait escroquer, personne ne l’ayant alerté de la présence du champignon. « Selon moi, je suis obligé de partir, et à voir avec l’avocat », déplore-t-il.
En Haute-Loire, une trentaine de communes sont concernées par la présence de la mérule. Récemment détecté, le champignon commence notamment à se répandre derrière les cloisons de la maison Cassandra. « Le coût des réparations pour la partie traitement est de 50.000 euros, et il est également de 50.000 euros pour la partie de reconstruction », détaille le spécialiste de la mérule intervenant chez la jeune femme, Hubert Mercier.
Forcément, les litiges se multiplient entre nouveaux et anciens propriétaires : qui doit payer ? Au cœur de Craponne-sur-Arzon (Haute-Loire), où la mérule prolifère, un tiers des logements est inoccupé. La mairie a donc réclamé et obtenu que soit pris un arrêté préfectoral pour imposer un diagnostic avant toute acquisition d’un bien. « Ça évite d’acheter un bien avec des vices. Ça n’oblige pas le propriétaire de le traiter, mais ça informe le futur acquéreur qu’il y aura un traitement à faire pour l’éviter », précise le maire de la commune, Laurent Mirmand. Si le coût du diagnostic s’élève à 150 euros, il peut permettre d’éviter des frais de justice bien plus élevés.