- En Gironde, les orages et la grêle ont provoqué de gros dégâts dans le vignoble de l’Entre-Deux-Mers.
- Certains viticulteurs, qui souffrent déjà de la crise du vin, ont perdu une grande partie de leurs récoltes.
- Le JT de TF1 s’est rendu sur place.
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Orages violents : après la grêle, les dégâts à réparer
Il n’aura fallu que huit minutes pour détruire le travail d’une année. En Gironde, le vignoble de l’Entre-Deux-Mers a été durement touché par les violents orages qui se sont abattus dans la région, dans la nuit de vendredi à samedi. « Il n’y a plus rien, il n’y aura pas de récolte, il n’y aura rien du tout. Là, tout est mort. Ça a été défoncé, arraché, broyé. Tout ce qui est taché, ce sont les impacts de la grêle »
, détaille, dépitée, Amandine Noriega, viticultrice du domaine « Maison du Berneuilh », à Arbis. La récolte s’annonçait pourtant bonne. « Il y en avait jusqu’en haut, c’était bien au-dessus du fil. Il y avait énormément de raisins »
, poursuit-elle dans le reportage ci-dessus.
En sept ans, tous les ans, tu as du gel, de la grêle, du mildiou. Il n’y a pas une année où tu es serein.
En sept ans, tous les ans, tu as du gel, de la grêle, du mildiou. Il n’y a pas une année où tu es serein.
Amandine Noriega, viticultrice du domaine « Maison du Berneuilh », à Arbis (Gironde)
Dans ce secteur déjà touché par la crise du vin, la plupart des vignerons ne peuvent pas s’assurer, faute de moyens. « En huit minutes, l’espoir qu’on avait tous, il n’y en a plus. C’est comme si on se prenait des coups de poing dans la figure. On a les cerveaux qui ont tous déconnecté. C’est pas possible, c’est pas vrai. Pas ça en plus »,
lâche Amandine Noriega. Il faut dire que les épisodes climatiques intenses sont de plus en plus fréquents ces dernières années. « Depuis 2018, j’ai eu une seule année sans rien. En sept ans, tous les ans, tu as du gel, de la grêle, du mildiou
(une maladie s’attaquant notamment aux vignes, ndlr). Il n’y a pas une année où tu es serein »,
déplore-t-elle.
Lucas Berthomieu, lui, est assuré. « Tout est tombé, on était en fin de fleur »
, constate-t-il dans ses vignes. Mais le coût est quand même violent. « Vous avez les emprunts, les banques qui sont de plus en plus frileuses. Qu’est-ce que vous faites ? On arrête, on continue. Moi, je veux continuer parce que c’est ma passion, je ne sais faire que ça. Mais ça va être compliqué »
, admet cet exploitant agricole. Ses vignes ont été lacérées, mais aussi ses maïs. Il va perdre plus de 60% de sa récolte. « Il y a des solutions sur des cultures pérennes, c’est-à-dire qu’on peut installer des filets, des choses comme ça, sur les pommiers, les poiriers, peut-être un jour la vigne, on ne sait pas. Mais en grande culture, vous ne pouvez pas bâcher des étendues pareilles. Aujourd’hui, là, il n’y a rien à faire »
, assure-t-il.
Pour aider les viticulteurs et les agriculteurs dans cette nouvelle épreuve, une demande d’état de catastrophe naturelle va être déposée dans les prochains jours en préfecture. En attendant, le préfet et le président de la Chambre d’agriculture se sont
rendus dans le vignoble pour apporter leur soutien aux agriculteurs impactés par ces épisodes de grêle intense. Ceux disposant d’une assurance multirisque climatique ou d’un contrat grêle/tempête sont invités à ouvrir un dossier de sinistre auprès de leur assureur. Un dispositif de solidarité, entré en vigueur en 2023, permet également aux exploitations agricoles
victimes d’aléas climatiques d’ampleur exceptionnelle de bénéficier d’une indemnisation pour pertes de récolte liés à des aléas climatiques. Ce dispositif intervient pour les agriculteurs non assurés et en complément de l’assurance récolte.