Les citadines vont-elles disparaître ?
Les patrons de Stellantis et Renault lancent un cri d’alarme, dans les colonnes du Figaro, sur le sort de ces petites voitures.
Ils dénoncent les réglementations européennes faisant exploser les prix de ces véhicules suréquipés, donc plus chers et plus difficiles à vendre.
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Le 20H
Petite voiture, mais équipement haut de gamme. Démonstration avec cette Clio neuve pour un montant de 21.850 euros. À ce prix-là, elle est truffée d’aide à la conduite. « Vous avez l’aide au freinage d’urgence avec détection des piétons et des cyclistes. Les aides au parking avec les quatre capteurs. L’alerte de changement de fil. Si je dévie de ma trajectoire, vous avez une correction au niveau du volant », énumère Fabrice de Sciellour, directeur associés d’Autoactu.com. Et ce n’est pas tout ! « On va avoir également sur ce véhicule-là, l’alerte de fatigue du conducteur », ajoute-t-il.
Des citadines inaccessibles
Tous ces équipements sont obligatoires. Ce sont les normes européennes qui les imposent aux constructeurs et cela coûte cher. Pour Renault, le coût de fabrication d’une Clio a augmenté de 40% en 15 ans et cela entaîne forcément des conséquences sur les prix de vente. « Aujourd’hui, on ne trouve plus une citadine en dessous des 20.000 euros », confirme Fabrice de Sciellour dans la vidéo du 20 H de TF1 visible en tête de cet article. On est donc bien loin des prix des petites voitures des années 90. Souvenez-vous la mythique 205 Junior, elle se vendait en équivalent euro corrigé de l’inflation : 6.500 euros. Lui a succédé la Peugeot 206 en l’an 2000 vendue 9.500 euros. Puis les modèles 208 commercialisés aujourd’hui 18.800 euros. Quasiment trois fois plus cher en 35 ans !
Des modèles inaccessibles pour la plupart des automobilistes, comme Johan : « Effectivement, il y a trop d’équipements par rapport à la taille. Peut-être que la différence de prix n’est pas significative entre une citadine et un véhicule un petit peu plus gros. » Certains constructeurs comme Renault réclament un allègement des normes européennes. « Ce que nous demandons, c’est une réglementation différente pour les petites voitures. Il y a trop de règles conçues pour des voitures plus grosses et plus chères », a déclaré Luca de Meo, directeur général de Renault. Lui et John Elkann, président de Stellantis, ont donc tiré la sonnette d’alarme dans un entretien commun donné au Figaro sur le sort de l’industrie automobile. Pour le patron de Stellantis, « le marché automobile européen est en chute depuis maintenant cinq ans » et « au rythme actuel, le marché pourrait être plus que divisé par deux » d’ici à 2035.
Ces règles s’appliquent à tous les constructeurs, mais certains ont fait un choix radical. « Les chinois arrivent sur le marché européen avec des véhicules plus gros pour une raison simple, c’est que sur une petite voiture, il n’y a pas de rentabilité sur un marché comme le marché européen », explique Florence Lagarde, directrice associées d’Autoactu.com. Certaines marques ont tout simplement supprimé les petits modèles de leur catalogue comme la 106, la Ford Fiesta ou encore la Ford kA. À ce rythme-là, on peut se demander si les petites citadines ne vont pas peu à peu disparaître du marché automobile.