Crapaudrome de Dracourt, dans les Vosges, 9 h 30. Des élèves en BTS gestion et protection de la nature inspectent les seaux enfoncés dans le sol : en ce début du mois de mars, ils sont vides. Les amphibiens qui passent l’hiver dans la forêt voisine ne sont pas encore sortis de leur refuge. Dès que les températures seront plus clémentes, ils le quitteront pour foncer se reproduire dans les étangs situés… de l’autre côté de la route. Pendant des années, nombre d’entre eux sont morts là, écrasés. Désormais, des filets sont installés de chaque côté du bitume : les crapauds, grenouilles ou tritons sont bloqués par ce dispositif, qu’ils suivent jusqu’à tomber dans un seau. Deux fois par jour, de février à avril, des bénévoles viennent faire traverser ceux qui s’y trouvent (201 en 2024).
« Quand on arrive et qu’il y a cinq ou six amphibiens dans le seau, c’est sympa, raconte Julie Houdré, mère de deux filles et bénévole sur le crapaudrome du lieu-dit voisin du Petit Pierrepont. On apprend à voir notre environnement différemment. Il y a un côté émerveillement près de chez nous. »
Ces aménagements sont l’une des multiples initiatives mises en place par la communauté de communes de Bruyères – Vallons des Vosges (CCB2V) en faveur du vivant : cet établissement public, qui regroupe trente-quatre communes et 15 000 habitants, est la « capitale française de la biodiversité ». Un titre décerné, fin 2024, par l’Office français de la biodiversité, qui organise ce concours national depuis quinze ans. « Ce qui a plu, c’est sans doute qu’avec peu de moyens nous réussissons à avoir un panel d’actions très large qui couvre tous les milieux, explique Odeline Dallongeville, la responsable environnement de la CCB2V. Le prix est une reconnaissance pour les élus, et il a eu un véritable effet papillon : il y a plein de projets et de fêtes autour de la biodiversité qui émergent ! »
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