- Près de 200 mineurs ont été arrêtés ces derniers mois par les autorités ukrainiennes, révèle cette semaine le « Financial Times ».
- Kiev les accuse d’avoir collaboré avec Moscou.
- Si certains d’entre eux ont agi délibérément, d’autres se seraient fait duper par des agents russes.
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Ukraine : 4ᵉ année de guerre
Des dizaines d’adolescents risquent la prison à vie en Ukraine. C’est ce que révèle le Financial Times
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: selon le quotidien américain, les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont mis derrière les barreaux des mineurs, soupçonnés d’espionnage au profit de Moscou.
Selon cette vaste enquête, des centaines de jeunes auraient été approchés via des applications telles que Telegram ou WhatsApp. Contre de l’argent facile, de 85 à 850 euros, des agents anonymes leur ont demandé de collaborer avec la Russie (nouvelle fenêtre). Leurs missions ? Repérer des cibles militaires, poser des engins explosifs ou provoquer des incendies, dans des infrastructures énergétiques ou des bureaux de recrutement. L’un d’entre eux, âgé de 16 ans, a par exemple été interpellé durant un trajet en bus. Dans sa poche : des photos et des coordonnées de cibles militaires.
Des ados « piégés » par des jeux de piste
Comme le relève le Financial Times
, ces adolescents, souvent orphelins ou précaires, n’ont pas tous agi délibérément. En effet, plusieurs d’entre eux pensaient participer à des jeux de piste. C’est le cas à Kharkiv, où deux jeunes de 15 et 16 ans filmaient des défenses aériennes, croyant jouer à un défi en ligne. Ils ont été interpellés. Ils risquent gros, étant accusés de haute trahison, un crime passible de la prison à vie.
Autre cas : celui de deux jeunes qui ont posé une bombe à Ivano-Frankivsk, dans l’ouest de l’Ukraine. L’appareil a explosé prématurément. Bilan : l’un a été blessé, l’autre tué. Des agents russes se feraient également passer pour des fonctionnaires ukrainiens pour inciter des enfants à commettre des actes de sabotage ou des cyber-incursions. Selon le SBU, sur un total de plus de 700 Ukrainiens interpellés pour espionnage, sabotage ou projets d’attentats, environ 175 étaient âgés de moins de 18 ans.
Devant la recrudescence des cas, les autorités ont diffusé une campagne pour sensibiliser les jeunes qui seraient tentés de collecter des données pour le compte des Russes. « Ce n’est pas votre pays qu’il faut combattre, mais l’ennemi !
« , affirme le slogan décliné notamment sur des panneaux d’affichage. Depuis, une cinquantaine d’adolescents ont signalé des tentatives de recrutement.