À Lille, presque toutes les rues sont désormais payantes.
Et ceux qui se rendent dans la ville durant les fêtes découvrent des tarifs très élevés pour se garer à la journée.
Face aux critiques, la mairie a consenti à réaliser quelques ajustements.
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Le 13H
Dominique et Colette, Picards d’origine, sont venus en voiture passer Noël chez leurs petits-enfants à Lille (Nord). Mais ils ont eu une mauvaise surprise en voyant le prix du stationnement : 25 euros la demi-journée (5h) et 50 euros la journée. Résultat : ils devaient débourser 200 euros pour quatre jours, une somme bien trop élevée pour ce couple de retraités. Leur fils a donc été garer leur voiture très loin du centre-ville. « Ce n’était pas prévu dans le budget, c’est certain. Je préfère donner 200 euros pour des vêtements pour les petits », assure la grand-mère dans le reportage du JT de TF1 visible en têt de cet article. Son mari juge les nouveaux tarifs « inadmissibles » : « Je suis tombé de ma chaise. »
Au total, depuis juin 2023 et l’extension progressive du stationnement payant, moins de 10 rues restent gratuites à Lille. Même les quartiers éloignés du centre-ville sont devenus payants. L’heure n’est qu’à un euro, mais la facture grimpe très vite à plusieurs dizaines d’euros. « C’est le même prix qu’en plein centre. Je trouve que c’est vraiment scandaleux », réagit une passante. « C’est trop cher, c’est dissuasif. Il y a des gens qui déménagent », affirme un homme.
Une incitation à emprunter les transports en commun
Même les commerçants sont embêtés : ils sont obligés de trouver des solutions pour permettre à leurs salariés de continuer à venir travailler en voiture. Majda Squalli, pharmacienne, a résolu ce problème… mais à ses frais : « J’ai trouvé quatre places de stationnement dans un parking. Ça me revient à 180 euros par mois environ. Sans ça, ils pouvaient aller trouver un travail plutôt aux alentours de Lille. »
De son côté, la mairie assume de faire la chasse aux voitures. « Aujourd’hui, le but du stationnement payant, c’est de réduire la place de la voiture en ville et d’inciter le maximum de personnes à utiliser soit le train, soit les transports en commun. Ils sont nombreux, avec de nombreux parkings en périphérie », explique au micro de TF1 Jacques Richir, adjoint (centre) à la maire en charge de l’espace public, du cadre de vie et des mobilités. Cette stratégie fonctionne selon le journal local La Voix du Nord (nouvelle fenêtre) : « Une baisse de 20% de la circulation a été observée dans les quartiers qui sont passés au tout payant. »
Après de vives critiques sur les réseaux sociaux, quelques ajustements ont été opérés. Les touristes vont ainsi pouvoir bénéficier d’un forfait plus avantageux. Dans les rues commerçantes, la gratuité va être étendue à une heure, au lieu d’une demi-heure, à partir de la semaine prochaine.