Mercredi, le ministre de la Santé s’est saisi du problème des parkings payants à l’hôpital.
En France, 25 centres hospitaliers publics ont fait ce choix de faire payer le stationnement.
Reportage du JT de TF1 au CHU de Brest (Finistère), où c’est le cas depuis un an.
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Le 13H
Un an plus tard, la pilule passe toujours aussi mal. Depuis février 2024, il faut sortir le portefeuille pour se garer au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Brest (Finistère), comme dans 24 autres hôpitaux publics à travers le pays, de Nancy (Meurthe-et-Moselle) à Poitiers (Vienne), en passant par Marseille (Bouches-du-Rhône), Bordeaux (Gironde) ou Besançon (Doubs). Une généralisation telle que, mercredi, Yannick Neuder, ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins, s’est emparé du sujet lors d’une séance à l’Assemblée nationale. « Concernant le ticket du parking, je reverrai les conditions, sur des maladies longues, pour qu’il y ait une prise en charge de cette nécessité d’avoir les proches au chevet des patients », a-t-il déclaré.
Dans les cinq étages du gigantesque parking de l’hôpital brestois, une pétition circule pour réclamer un retour de la gratuité du stationnement. Quelque 15.000 signatures ont ainsi été recueillies par un syndicat du personnel soignant. « Des familles qui visitent des patients et vont rester plusieurs heures à côté de leurs proches, auront derrière une facture de plusieurs dizaines d’euros. Et quand ça se reproduit plusieurs jours d’affilée, le budget peut devenir très important », synthétise, au micro de TF1, dans le reportage du 13H visible en tête de cet article, Thomas Bourhis, secrétaire général de la CGT CHRU Brest-Carhaix.
Aucun des patients et des visiteurs interrogés n’a trouvé d’argument pour le contredire. Au contraire, pour l’une, ce parking payant « est inadmissible ! Déjà qu’on est malades… On ne vient pas à l’hôpital par plaisir, donc il faut trouver une autre solution ». Alors qu’un autre pointe, lui, le fait qu’« on connaît l’heure à laquelle arriver, mais on ne sait pas à quelle heure on va sortir »… Dans cet établissement, les prix varient de 1,70 euro pour une heure si l’on est patient, jusqu’à 23,30 euros pour 24 heures, s’agissant d’une visite. À titre de comparaison, la journée de stationnement la plus onéreuse de France culmine à 62,40 euros, au CHU de Nantes (Loire-Atlantique), loin devant les 39,50 euros du HCL Edouard Herriot, à Lyon (Rhône).
De son côté, la direction du CHU de Brest justifie ses tarifs par le coût de l’investissement, 20 millions d’euros, partagés avec une multinationale néerlandaise, et celui de la maintenance. Mais ici comme ailleurs, il s’agit avant tout de déléguer la gestion et l’agrandissement des parkings à des sociétés privées, tout en générant des revenus supplémentaires, à plus ou moins long terme. Car pour l’heure, l’hôpital brestois ne perçoit qu’une redevance annuelle, après s’être engagé à verser les recettes du stationnement à son partenaire néerlandais durant trente ans…. En attendant d’éventuelles exceptions et le détail de leurs conditions, le ministre doit prochainement réunir les directeurs des établissements concernés pour en discuter.