Quel Donald Trump faut-il croire ? Celui qui affirme, le matin, que l’Etat fédéral n’aidera Los Angeles à se reconstruire après les incendies que si la Californie coopère un minimum avec son administration ; ou celui, quelques heures plus tard, qui, en déplacement sur place, multiplie les promesses d’aides ?
Le président américain avait choisi, vendredi 24 janvier, de se rendre d’abord en Caroline du Nord, Etat républicain durement frappé par un ouragan en octobre, avant d’aller en Californie démocrate, où Los Angeles compte encore ses morts dans les ruines laissées par les incendies des deux dernières semaines.
En Caroline du Nord, M. Trump a expliqué qu’il allait « réformer fondamentalement », voire « peut-être supprimer » la FEMA, l’agence fédérale de réponse aux ouragans, incendies et autres désastres. « C’est très bureaucratique. Et c’est très lent. », a-t-il critiqué, suggérant de verser directement l’aide financière fédérale aux Etats sans passer par la FEMA.
« Je veux deux choses à Los Angeles. Je veux des preuves d’identité pour les électeurs et je veux que l’eau soit libérée », a-t-il aussi lâché. Le républicain est persuadé de longue date que la Californie permet aux sans-papiers de voter, sans preuves de fraudes massives. Il répète aussi depuis des semaines un mensonge démenti par tous les experts, selon lequel l’Etat démocrate gérerait mal son eau et n’aurait eu qu’à ouvrir un robinet pour sauver Los Angeles des flammes.
Une « catastrophe »
Mais à son arrivée dans l’après-midi en Californie, où il a survolé le quartier en ruines de Pacific Palisades, le président a changé de ton. Le gouverneur démocrate, Gavin Newsom, que M. Trump qualifie souvent de « racaille », l’a brièvement accueilli à l’aéroport de Los Angeles. Après une poignée de mains et une accolade, les deux hommes ont échangé brièvement.
« Nous voulons régler le problème », a assuré le président américain. « Le moyen d’y arriver, c’est de travailler ensemble avec le gouverneur de l’Etat », a-t-il ajouté. « Ils auront besoin de beaucoup d’aides fédérales. A moins que vous n’en ayez pas besoin ? »
« Nous allons avoir besoin de votre aide », a reconnu M. Newsom, en se disant prêt à « travailler ensemble pour assurer un rétablissement rapide ».
Plus tard, après avoir constaté sur place les ravages causés par les flammes et discuté, en compagnie de son épouse, avec des résidents ayant perdu leur maison, M. Trump a participé à une table ronde avec des élus locaux et des habitants.
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« Je ne crois pas qu’on puisse réaliser à quel point c’est dur, à quel point c’est dévasté, tant qu’on ne l’a pas vu », a-t-il commenté, évoquant une « catastrophe ».
Des échanges parfois tendus
Certains échanges ont été tendus, notamment avec la maire de Los Angeles, Karen Bass. Selon Donald Trump, les personnes qui ont perdu leur maison devraient pouvoir revenir immédiatement sur les lieux pour les nettoyer.
La maire a, elle, expliqué que le retour des habitants chez eux devait attendre encore une semaine en raison des matières dangereuses qui ont brûlé. Le républicain a minimisé les inquiétudes concernant les toxines : « Qu’est-ce qu’un déchet dangereux ? Nous allons devoir définir cela. »
Mais Donald Trump s’est aussi montré coopératif. « Le gouvernement fédéral vous soutient à 100 % », a-t-il assuré. « Je vais vous donner tout ce que vous voulez. Je vais vous donner plus que n’importe quel président ne vous aurait jamais donné », a-t-il lancé, promettant de tout faire pour soutenir notamment une reconstruction rapide.