Dimanche 2 mars, un avion de chasse russe s’est dangereusement approché d’un drone français au-dessus de la mer Méditerranée.
L’engin russe, un Soukhoï Su-35, était armé.
Que s’est-il passé et quelle signification donner à ce nouvel incident ? Le 20H de TF1 fait le point.
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Un incident qui témoigne des tensions avec la Russie. Dimanche 2 mars, un drone de surveillance français a été dangereusement approché par un avion de chasse russe. Ce Sukhoï Su-35 s’avance sans ralentir, avant de rebrousser chemin. Une manœuvre répétée trois fois de suite, comme le montrent les images relayées par le 20H de TF1 dans le sujet à retrouver en tête de cet article. L’incident a été fermement condamné par le ministre des Armées Sébastien Lecornu, qui a lui-même publié ces images impressionnantes sur son compte X.
Un avion russe au « comportement dangereux »
Selon lui, le « comportement dangereux » de l’avion russe aurait pu « entraîner la perte de contrôle du drone, attestant une volonté de restreindre la libre circulation aérienne dans les espaces communs« . Pour le ministre, il s’agit de la part de la Russie d’une « action intentionnelle, non-professionnelle et agressive qui n’est pas acceptable« . L’incident intervient aussi au moment où la guerre en Ukraine revient au premier plan de l’actualité internationale, avec l’ouverture de négociations de paix entre la Russie et les États-Unis et un rendez-vous entre les diplomates des deux pays à Riyad (Arabie saoudite), mi-février.
Dimanche, un avion de chasse SU-35 russe a adopté un comportement dangereux à l’égard d’un drone Reaper français, en mission de surveillance dans l’espace aérien international au dessus de la Méditerranée orientale. Trois passages successifs à grande proximité, qui auraient pu… pic.twitter.com/sAmMBNNjyU — Sébastien Lecornu (@SebLecornu) March 4, 2025
« Cette agressivité ne nous détournera pas de notre attachement à la liberté de navigation et au libre accès aux espaces communs« , a commenté ce mardi l’état-major français auprès de TF1-LCI. Cet événement s’est produit au-dessus de la Méditerranée orientale, un espace aérien international, situé à des milliers de kilomètres de la Russie. Ce jour-là, le drone français effectue une mission de surveillance, qui constitue une opération classique pour l’armée française. L’avion russe est lui aussi autorisé à survoler cette zone.
Une manœuvre pour « provoquer »
Pourquoi le chasseur, qui était armé, s’est-il approché si près de l’appareil français ? Pour le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire auprès de l’ONU, la démarche russe avait pour objectif de « provoquer« . Le pilote de l’avion « savait très bien qu’on le verrait« , ajoute-t-il. « Il est venu marquer par là : ‘attention, vous n’êtes pas chez vous’. » « On vient montrer à l’autre qu’on l’a repéré, on va le taquiner en évitant que ça dégénère« , a de son côté analysé le général François Chauvancy, invité un peu plus tôt sur le plateau de LCI. « C’est un message pour tester la volonté, la détermination de l’adversaire.«
Ce type d’incident reste exceptionnel. Le dernier remonte à mars 2023. Ce jour-là, un drone américain, intercepté par un avion de chasse russe, s’était abîmé en mer Noire. Il s’agissait du même modèle : un Reaper, fabriqué outre-Atlantique. Douze exemplaires de cet engin ont été commandés par la France. Ceux-ci peuvent aussi servir pour des missions de frappe aérienne.