Les relations entre l’Inde et le Pakistan se sont dangereusement dégradées.
New Delhi accuse Islamabad d’être responsable d’une attaque terroriste qui a fait 26 morts dans le Cachemire indien, le 22 avril.
En réaction, l’Inde menace de suspendre le traité bilatéral sur le partage du fleuve Indus.
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Le 6-9 avec Jean-Baptiste Boursier
Un conflit menace d’éclater entre l’Inde et le Pakistan. Après une attaque terroriste dans le Cachemire indien, le 22 avril dernier, qui a tué 25 touristes indiens, les relations entre les deux pays se sont dangereusement dégradées. Le gouvernement de Narendra Modi accuse Islamabad d’en être responsable. Dans la foulée, New Delhi a menacé de répliquer en déclenchant une guerre de l’eau. « Le traité sur les eaux de l’Indus de 1960 sera suspendu avec effet immédiat jusqu’à ce que le Pakistan renonce de manière crédible et irrévocable à son soutien au terrorisme transfrontalier », a annoncé Vikram Misri, haut responsable du ministère indien des Affaires étrangères.
Le fleuve Indus, long de plus de 3.000 kilomètres, traverse trois pays avant de descendre jusqu’au sud du Pakistan. Islamabad en contrôle 70% mais New Delhi a la main sur le robinet. Or, le fleuve est vital pour le Pakistan où l’irrigation de près de 80% des terres agricoles au Pakistan en dépend. « Si vous coupez le débit du fleuve à la frontière pour empêcher qu’il aille sur toute la longueur du Pakistan, eh bien c’est simple : vous rendez le Pakistan à sec, sans aucune possibilité de se développer, ni sur le plan de l’agriculture, ni sur le plan économique », observe François Clémenceau, éditorialiste international de LCI, jeudi 1er mai.
La suspension d’un traité bilatéral est donc redoutée par le Pakistan. Les dirigeants pakistanais ont averti que toute tentative indienne de dérouter les eaux de l’Indus serait assimilé à un « acte de guerre » auquel ils répondraient « avec toute sa puissance ».