Pour nommer une planète extrasolaire, les astronomes ont choisi une méthode peu poétique mais pratique : ils prennent le nom de l’étoile autour de laquelle orbite l’exoplanète et lui ajoutent une lettre, « b » quand c’est la première, « c » quand il s’agit de la deuxième, etc. Ainsi, la planète WASP-121b, découverte en 2015, tourne-t-elle autour de l’étoile WASP-121, située à un peu plus de 850 années-lumière de nous, dans la constellation de la Poupe. Mais WASP-121b est une privilégiée car, comme quelque 160 autres exoplanètes parmi les 7 414 référencées au 20 février, elle a reçu un « vrai » nom de baptême, Tylos. Et Tylos se distingue désormais d’une autre manière car, ainsi que le dévoile une étude internationale publiée dans Nature le 18 février, c’est la première planète située hors du Système solaire dont on a pu déterminer la structure de l’atmosphère… qui va complètement à rebours de ce que l’on imaginait.
Tylos est une géante gazeuse, analogue à Jupiter. Mais, alors que cette dernière est sise loin du Soleil – à près de 800 millions de kilomètres –, Tylos joue avec le feu, valsant à moins de 4 millions de kilomètres de WASP-121 dont elle fait le tour en une trentaine d’heures. L’exoplanète présente toujours la même face à son étoile (comme la Lune avec la Terre), ce qui n’est pas sans conséquence pour sa température de surface : la face éclairée – le côté jour – est à environ 2 700 °C, alors que, côté nuit, la température affiche 1 500 °C de moins. Quel est l’impact de cette énorme différence sur la circulation atmosphérique ? C’est ce que l’étude de Nature est parvenue à déterminer.
Il vous reste 65.11% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.